lundi 12 juillet 2010

La Brigade fluviale de Paris fête ses 110 ans

La chaleur estivale qui s'installe, les envies de baignade dans la Seine et les foules bientôt massées sur les quais pour admirer le feu d'artifice du 14 Juillet: la Brigade fluviale de Paris trouve largement de quoi s'occuper en ce début d'été. Le 30 juin dernier, elle a fêté ses 110 ans. Un âge mûr qui n'empêche toutefois pas une activité intense de régner à l'intérieur de la barge du quai Saint-Bernard où se tient le quartier général de cette police de l'eau francilienne.

Il faut aussi traiter «la routine». Comme cette sortie d'un coffre-fort de l'eau à la hauteur de Bonneuil-sur-Marne (Val-de-Marne), prévue dans le cadre d'une enquête judiciaire. Ou l'annonce qu'un homme s'amuse à se suspendre à un pont au-dessus de la Seine. Sous les ordres du commandant Michel Constant, travaillent 100 fonctionnaires rattachés à la Préfecture de police, dont 12 femmes. Leur mission? La police du fleuve sur une distance de plus de 590 km depuis l'extension récente de la zone d'activité de la Fluviale au Grand Paris.

Le recrutement des effectifs se fait au sein de la police nationale. Les candidats doivent se soumettre à divers tests de natation, de plongée, de secourisme ou encore de connaissance de la réglementation fluviale. Les meilleurs sont retenus en fonction des places offertes. Ils travailleront ensuite sur les 14 bateaux que la brigade détient, allant de la simple barque au puissant remorqueur de 22 m, Ile-de-France, qui se targue d'être le bâtiment de remorquage fluvial le plus imposant de France.

Les missions de la brigade sont multiples. Il peut s'agir tant de police administrative pour la surveillance de la circulation que d'enquêtes judiciaires. Depuis le 1er juillet, la brigade participe aussi au programme national de prévention des cambriolages pour les résidents de péniches. Toutefois, la particularité de la Fluviale réside bien sûr dans sa fonction de secourisme. L'année passée, la brigade a repêché 107 personnes vivantes de l'eau et 50 cadavres. Intervenir pour un accident ou un suicide ne laisse jamais indifférent. «Il faut être aguerri. On développe un rapport à la mort particulier du fait qu'on y est souvent confronté», précise le commandant Constant, une ombre passant dans son regard franc.

Risque de chute

La Brigade fluviale effectue un travail à l'image de son milieu, soit constamment en mouvement. Les conditions varient du tout au tout entre les saisons. «En hiver, c'est un métier dur, rappelle le commandant. Il s'agit de travailler sur les crues et d'évoluer en plongée dans une eau entre 3 et 4 degrés. Quand vient l'été en revanche, les sorties concernent beaucoup plus la surveillance des quais.»

La Fête de la musique fait partie des dates clés du calendrier, tout comme les festivités du 14 Juillet. Le soir du feu d'artifice, la navigation est interdite mais les foules agglutinées au bord des quais -et parfois alcoolisées- représentent un grand risque de chute. À la saison chaude, nombreux sont ceux qui se risquent aussi à une baignade volontaire. Pourtant, celle-ci est rigoureusement interdite dans la Seine pour des raisons de pollution. Pas de souvenir d'infections parmi la brigade mais les fonctionnaires sont toutefois protégés par des vaccins, notamment pour la leptospirose (maladie transmise par les rats). Quand bien même l'eau de la Seine serait un jour limpide, la baignade resterait sans doute interdite, juge-t-on quai Saint-Bernard, à cause des risques liés à l'important trafic. Le contrevenant peut aujourd'hui être verbalisé d'une amende de 38 euros.

Si l'environnement est changeant, les traces de l'Histoire et les marques des conflits se sont imprimées dans le fleuve. Il est ainsi arrivé aux plongeurs de repêcher des dagues datant de la guerre de 1870. Signe des temps, les voitures mais surtout les Vélib's sont les nouvelles prises de prédilection des policiers. Ce qui n'empêche pas quelques trouvailles plus exotiques comme celle d'un python de deux mètres.

C'est, semble-t-il, la «diversité des missions» qui motive les candidats lorsqu'ils postulent pour la Fluviale. «Nous sommes avant tout des policiers mais nous sommes également des plongeurs, des spécialistes de la réglementation fluviale, des remorqueurs et des secouristes. C'est un métier exigeant mais aussi un honneur de servir», résume le commandant Constant.


Créée pour l'Exposition universelle

La brigade fluviale de la préfecture de police de Paris a vu le jour en 1900 à l'occasion de l'Exposition universelle. Créée par le préfet Louis Lépine avec pour tâche de sauver les malheureux qui tombaient dans les eaux de la Seine, elle correspondait à une nouvelle vision du rôle de sauveteur de la part de la police fluviale qui jusque-là s'en tenait essentiellement à la régulation du trafic du port d'approvisionnement de la capitale.

La brigade prit ensuite son essor lors de la grande crue de 1910. En ce début de siècle, les policiers plongeaient tout habillés en prenant soin de retirer leurs chaussures et vareuses… En 1913, la brigade se dota d'un scaphandre lourd qui resta en service jusque dans les années 1970.

Depuis sa création, la Brigade n'a cessé de voir son activité s'étendre et a dû s'adapter aux changements d'habitudes de navigation avec notamment le développement du tourisme et l'arrivée des Bateaux-Mouches dans les années 1950.

L'extension du ressort de brigade fluviale la plus significative eut lieu dernièrement en juillet 2009. Agissant dorénavant sur toutes les voies navigables d'Ile-de-France, soit un rayon d'action de 590 km, cette brigade surnommée les «Saint-Bernard de la Seine» demeure un fleuron de la Préfecture de police.


Une journée à la Brigade Fluviale

Une journée à la Brigade Fluviale
Lien vers les photos du reportage en cliquant ici
Mardi 22 juillet…il est encore l’heure d’un café et d’un croissant…quai Saint-Bernard à proximité du pont d’Austerlitz…mais cela attendra car un appel d’urgence vient d’informer une équipe de policiers/plongeurs qu’un homme est tombé dans la Seine,rive droite presque en façe de la base de cette unité spécialisée de la Direction Opérationnelle des Services Techniques et Logistiques de la Préfecture de Police - (DOSTL) -
Je n’ai pas le temps d’embarquer à bord et j’assiste au départ rapide d’un pneumatique à coque rigide qui file vers le lieu où l’homme a été signalé.
Un plongeur saute à l’eau pour porter assistance immédiate et je constate soulagé que la victime est hissée à bord et ramenée à la base pour des premiers soins à une personne vivante.
La sirène d’une ambulance VSAB m’informe que les Sapeurs-Pompiers ne vont pas tarder à se présenter pour évacuer l’homme agé qui semble désorienté et incapable d’expliquer sa chute dans l’eau.
Je viens d’être témoin d’une des missions de ces policiers/plongeurs : les secours aux personnes en difficulté.
MISSIONS SPECIALISEES ET SELECTION
Brigade spécialisée au sein de la Préfecture de Police,l’unité assure des missions de police administrative et judiciaire qui nécessitent des formations particulières dans les métiers nautiques : pilotes,plongeurs,mécaniciens,menuisiers…
Les policiers/plongeurs sont d’abord passionnés par leur métier exigeant en étant volontaires par vocation personnelle pour participer à des missions de sauvetage tout en exerçant leur métier de policier.
Aprés quatre ans d’ancienneté elles ou ils choisissent de passer un concours difficile où les places libérées en fonction des départs sont peu nombreuses.
Une formation à la plongée en partenariat avec le Centre National d’Instruction Nautique de la Gendarmerie (C.N.I.N.G) d’Antibes est organisée pour l’obtention d’une qualification de “Scaphandrier Autonome Léger” (SAL) et des recyclages réguliers permettent d’acquérir un savoir faire sur mesure cohérent avec le milieu fluvial si différent de la “plongée loisir”!
Les policiers/plongeurs sont des professionnels de plongée capables de suivre des entraînements particuliers à leurs missions d’interventions toute l’année dans des conditions de visibilité et de température de l’eau qui exigent une sérieuse motivation pour des missions complexes et variées.
Connaissances du fleuve,topographiques,d’ouvrages particuliers,capacités physiques,endurance,résistance au stress et au froid,l’objectif d’entraînements hebdomadaires réguliers en natation:garder toujours le contact avec l’élément liquide!
Sécurité des personnes et des biens par des actions de secourisme et d’assistance,des opérations de contrôle de la navigation,de maintien de l’ordre et de respect de la réglementation sur les voies d’eau,les plans d’eau et les berges;
Officiers et agents de police judiciaire peuvent intervenir pour tous les crimes,délits ou contraventions constatés sur les cours d’eau ou leurs berges et sur réquisition judiciaire les policiers/plongeurs peuvent procéder à la recherche d’objets immergés,de cadavres ou participer à des reconstitutions de scènes de crimes.
Contrôle de la vitesse des bateaux,assistance à des expertises techniques en soutien logistique pour d’autres services ou pour l’organisation de grandes manifestations nautiques ouvertes au public,les policiers/plongeurs s’entraînent régulierement pour entretenir une forme physique et des reflexes de spécialistes nautiques.
Ils peuvent assécher et réparer des coques d’embarcations en péril,déceler et signaler des véhicules immergés,prévenir lors de dangers d’inondationslors de crues du fleuve.
Les manoeuvres d’hélitreuillage avec les hélicoptères de la Sécurité Civile sont délicates et cela exige des entraînements réguliers pour porter secours et assistance en cas d’urgence absolue.
Le contrôle des bateaux des compagnies de tourisme fluvial sur la Seine,le respect des normes sonores par les établissements nautiques ouverts au public,les convois de marchandises qui circulent,la vérification des permis de navigation et des certificats de capacité…tout cela représente du travail,des interventions toute l’année ce qui explique sans doute que depuis 1900,année de sa création par le Préfet de Police Louis Lépine,la Brigade Fluviale assure toujours la mission de sécurité des voies navigables à Paris et peut être un jour dans le “Grand Paris”?
UNE COMPETENCE ETENDUE?
La volonté de diminuer la dépense publique tout en renforçant l’efficacité et la qualité de l’action publique depuis le 10 juillet 2007 dans le cadre de la Révision Générale des Politiques Publiques nous invite à s’interroger sur l’avenir de cette unité spécialisée dans le cadre du “Grand Paris”?
Il semble que deux bases décentralisées :l’une à Joinville (De l’écluse de Saint Maurice au barrage de Joinville : 15,3 kms) et l’autre à Gennevilliers permettront de faire gagner un temps précieux pour des interventions.
Les effectifs devraient être adaptés aux missions pour une compétence étendue au “Grand Paris” en augmentation avec les moyens pour assurer les missions sur la Seine,la Marne,les Canaux,les Plans d’eau ce qui représente des kilométres à couvrir!
Il est possible que les effectifs doivent passer de 77 à plus de 100 fonctionnaires de Police pour remplir toutes les missions sur un térritoire élargi?
SOUS LE PONT D’AUSTERLITZ…
Le Major Alain ROUX m’entoure mon poignet avec l’extrémité de sa sangle de liaison ce qui me rapelle des souvenirs de l’Ecole de Plongée de l’Armée de Terre à La Valbonne où la visibilité nulle de certaines missions imposait de plonger en liaison avec son binôme pour des raisons évidentes de sécurité!
La visibilité réduite en faible profondeur nécéssite une fouille méthodique,appliquée qui ne tarde pas à donner ses premiers résultats avec la remontée d’un sac curieusement lesté pour analyse de son contenu…
Balayage du fond avec un long cordage par deux plongeurs,rotations à partir d’un point fixe marquant une zone de recherches,la rigueur de méthodes éprouvées permet de ne pas passer à côté d’un objet immergé recherché à la demande d’une autorité judiciaire pour les besoins d’une enquête de police…
A la surface je suis étonné de retrouver l’autre équipe en train de hisser à bord du pneumatique un vélib’ oui vous avez bien lu…un vélo parisien en libre-service tombé au fond de la Seine mais… pas d’indice sous l’eau du dernier utilisateur(trice) maladroit(e) ou incivique?
Restons factuel… sans erreur d’interprétation…je n’ai pas révé:le vélo récupéré sous le pont d’Austerlitz semble bien abimé au niveau de son cadre… et je doute que le bateau-atelier vélib’ qui circule sur la Seine puisse le remettre en état?
J’ose croire que les utilisateurs(trices) de vélos en libre-service à Paris qui lisent ces lignes… ne se tromperont pas dans le mode d’emploi pour restituer un vélib’ ?
Rappel:il convient de raccrocher le vélib’ avec précaution en le restituant en l’état… et non de le précipiter en Seine qui n’est pas une déchetterie!
L’eau c’est la vie…
Jean de SAINT VICTOR de SAINT BLANCARD
POUR EN SAVOIR PLUS
Préfecture de Police
Brigade Fluviale
Quai Saint Bernard
75005 PARIS
tél secours : 01.47.07.17.17
tél public : 01.55.43.28.60
site internet : http://www.prefecture-policeparis.interieur.gouv.fr
REMERCIEMENTS
Monsieur Stéphane Brossard
Service Communication
du Cabinet de Monsieur le Préfet de Police de Paris
La D.O.S.T.L de la Préfecture de Police
Commandant de Police Michel Constant
Commandant la Brigade Fluviale de Paris
Lieutenant de Police Olivier Dupas
Adjoint au Commandant la Brigade Fluviale de Paris
Major Alain Roux
Brigade Fluviale
Tous les policiers de la Brigade Fluviale présents le 22.07.2008.

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