mardi 26 octobre 2010

Hermès


Le patron d'Hermès, homme carré mais discret, doit peu goûter le battage médiatique suscité par l'entrée de LVMH au capital de la société presque bicentenaire dont il tient les rênes. Ce fils de propriétaires viticoles de Nuits Saint-Georges, diplômé de Sup de co Paris, possède une expérience ancienne du capitalisme familial puisqu'il a d'abord fait carrière chez Pernod, le repreneur de l'entreprise Pampryl fondée par son grand-père. Il s'est ensuite mis en selle une première fois chez Hermès en travaillant huit ans aux côtés de Jean-Louis Dumas, avant de partir prouver, à la présidence des cosmétiques Lancaster puis des whiskys William Grant, qu'il avait l'étoffe d'un numéro un. Revenu dans la vieille maison protestante de la rue du Faubourg Saint-Honoré, ce catholique âgé aujourd'hui de soixante-trois ans y a pris les commandes, devenant du même coup le premier gérant à ne pas être un descendant du fondateur Thierry Hermès. La courtoisie et le sens de la diplomatie du lecteur de Sénèque lui ont permis de se faire accepter des membres de la dynastie, mais, s'il a respecté les savoirs séculaires des artisans qui font le renom de la marque, il ne s'est pas privé de donner droit de cité au marketing et à la gestion. Passionné de nature et de mer, il a lancé avec le chantier italien Wally un accord pour la construction d'un yacht de grand luxe qui a fait plouf. Une des rares fois où sous son nom le mot luxe ne fut pas synonyme de réussite.


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