mercredi 16 novembre 2011

Goldman Sachs

Goldman Sachs (inscrite The Goldman Sachs Group, Inc. à la Bourse de New York), également connue sous les noms GS, Goldman et The Firm (« La Firme »), est une banque d'investissement créée en 1869 dont le siège est situé dans le Financial District de Manhattan, à New York. Goldman Sachs dispose de bureaux dans les plus importantes places financières dont New York, Londres, Tokyo et Paris.

Le domaine de compétences de Goldman Sachs est très diversifié. Il compte notamment des activités de conseil (fusion-acquisition), de financement d’entreprise en passant par les investissements de capitaux et le commerce de biens.

La firme fournit de hauts dirigeants aux États dans le secteur économique et financier tels Robert Rubin et Hank Paulson, anciens Secrétaire du Trésor des États-Unis, ou encore Mario Draghi, gouverneur de la Banque d'Italie puis Président de la Banque centrale européenne, et Mark Carney, gouverneur de la Banque du Canada. Elle recrute aussi d'anciens hauts responsables financiers tel Otmar Issing (en), qui fut économiste en chef de la Banque centrale européenne1.

1869–1928

Marcus Goldman

Goldman Sachs est fondée en 1869 par Marcus Goldman sous le nom de Marcus Goldman & Co.2. La firme est à la base spécialisée en gestion d'effets de commerce et gère jusqu'à 5 millions de dollars américain par an en papier commercial.

En 1882, Goldman invite son beau-fils Samuel Sachs (en) à rejoindre l'entreprise et renomme cette dernière M. Goldman and Sachs. La compagnie croit rapidement dans les années 1880 au fur et à mesure qu'elle gère un capital croissant. En 1885, Goldman recrute son fils Henry et son beau-fils Ludwig Dreyfuss dans l'affaire et renomme la firme en Goldman Sachs & Co3,4. La compagnie se forge un nom, devenant une pionnière dans l'utilisation des papiers commerciaux pour les entrepreneurs.

En 1894, Henry Sachs joint la firme, qui s'inscrit à la bourse de New York en 18965.

Au début du vingtième siècle, Goldman joue un rôle dans la création des règles d'introduction en bourse (initial public offering, IPO). En 1906, elle génère l'un des plus grands IPO à ce jour, celui de la Sears, Roebuck and Company. Elle devient l'une des premières compagnies à recruter massivement des détenteurs de MBA des plus grandes écoles de commerce[réf. souhaitée].

Le 4 décembre 1928, la compagnie crée le Goldman Sachs Trading Corp., une société d'investissement à capital fixe (en) avec des propriétés similaires à celle d'une chaîne de Ponzi. La société échoue à la suite du Krach de 1929, nuisant à la réputation de la firme pour plusieurs années6.

1929-1999

En 1930, Sidney Weinberg devient associé principal et déplace l'accent de Goldman du négoce vers la banque d'investissement. Il quitte la compagnie en 1969. Une autre crise financière pour la firme s'est produite en 1970, quand la Penn Central Transportation Company a fait faillite avec plus de 80 millions de $ en papier commercial en circulation, la plupart émis par Goldman Sachs. La faillite était de grande ampleur, et les poursuites en découlant ont menacé le capital du partenariat et la vie de l'entreprise. C'est cette faillite qui a entraîné la création de notations de crédit pour chaque émetteur de papier commercial aujourd'hui émises par plusieurs services de notation de crédit. En 1970, Goldman Sachs compte environ 1 300 employés7.

GS est critiquée lors de la crise financière russe de 1998, conseillant la Russie tout en spéculant contre sa capacité à payer sa dette8.

2000-

La Goldman Sachs Tower située au 30 Hudson Street, à Jersey City.

La rentabilité moyenne annuelle des fonds propres de Goldman Sachs est de 29 % de 2000 à 2008 : ce chiffre est à comparer au 19 % du secteur financier américain et au 1 % de la grande distribution9.

Dans la deuxième partie de l'année 2007, Goldman Sachs est l'une des seules entreprises dans le domaine financier à ne pas avoir perdu d'argent en anticipant la crise des subprimes10. En 2008, Goldman Sachs compte environ 30 000 employés7. La même année, le groupe bancaire annonce un bénéfice en baisse de 70 %.

Le 21 septembre 2008, en raison des pertes considérables subies par leurs implications dans la crise des subprimes, le groupe demande et reçoit l’approbation de la Réserve Fédérale (Fed) pour un changement de statut : de banque d’investissement (investment bank) elle devient la quatrième holding company du pays11. Le groupe peut alors bénéficier des nouvelles liquidités de la Réserve Fédérale débloquées par le plan Paulson12. Puisque Henry Paulson est un ancien président et directeur de la banque Goldman Sachs, des critiques soulèvent qu'il y a un possible conflit d’intérêts[réf. souhaitée]. Ce sauvetage semble ne pas être sans contreparties : le capital de Goldman Sachs change de mains. Ainsi, Warren Buffett entre officiellement dans le capital de la banque en injectant 5 milliards de dollars.

Goldman Sachs a reçu, à l'automne 2008, près de 13 milliards de dollars que lui devait American International Group, qui lui-même a été renfloué par la Fed13.

En juillet 2009, le magazine américain Rolling Stone publie un article de l'écrivain politique Matt Taibbi où ce dernier accuse Goldman Sachs d'avoir provoqué la plupart des « manipulations de marché » ou bulles, lors de ces 80 dernières années14.

En février 2010, le New York Times affirme que GS porte une responsabilité directe dans l'agravation de la crise de la dette publique grecque. Elle aurait aidé le gouvernement grec à camoufler sa dette grâce à des outils financiers qui lui auraient permis de dissimuler ses transactions tout en renflouant ses comptes avec l'aide d'autres banques américaines. Goldman Sachs en aurait tiré 300 millions de dollars de bénéfices15

En avril 2010, la Securities and Exchange Commission poursuit Goldman Sachs et Fabrice Tourre, un de ses vice-présidents, pour fraude dans les événements entourant la crise des subprimes, « une affaire qui pourrait avoir coûté plus d'un milliard de dollars aux investisseurs »16,10. Le 15 juillet 2010, la société a décidé de verser 550 millions USD pour mettre fin à la poursuite17.

En mai 2010, le Département de la Justice des États-Unis « a ouvert une enquête pénale sur Goldman Sachs au sujet de vente de titres adossés à des crédits hypothécaires à risque »18.

Le 30 août 2010, Axa cesse d'être le premier actionnaire de Goldman Sachs.

Le 2 septembre 2011, le gouvernement des États-Unis entame des poursuites judiciaires contre Goldman Sachs pour son rôle dans la crise des subprimes19.

En octobre 2011, La Tribune publie un article dans lequelle elle soupçonne Goldman Sachs ainsi que d'autres gros acteurs du marché des matières premières de créer artificiellement, avec la complicité du London Metal Exchange, une pénurie de zinc et d'aluminium et ainsi spéculer à la hausse sur les cours20.

En novembre 2011, la crise de la dette grecque en Europe nécessite plusieurs remaniements dans les gouvernements. En Grèce, le premier ministre Geórgios Papandréou est remplacé par Loukás Papadímos, ayant travaillé à Goldman Sachs21. En Italie, le Cavaliere est remplacé par Mario Monti, ayant aussi travaillé à Goldman Sachs21. Mario Draghi, vice-président de la branche européenne de la banque d'affaires américaine Goldman Sachs de 2002 à 2005, succède à Jean-Claude Trichet le 1er novembre 2011 à la présidence de la Banque centrale européenne (BCE).

Goldman Sachs est subdivisée en trois branches principales : une Banque d'Investissement, une Banque de Capitaux et d'Echange, une Société de Gestion d'Acquis et d'Assurance.

De 8,2 milliards de dollars en 2005, le revenu net avant impôt de la banque est passé à 19,8 milliards en 2009. Les opérations de trading représentent 75 % des 45 milliards de dollars de revenus de Goldman Sachs en 2009. Selon Lloyd Blankfein, Goldman Sachs est un Market maker qui réalise 10 à 15 % de ses activités pour son propre compte22.

La Banque d'investissement

La Banque d'investissement est séparée en deux services : le conseil financier (fusion-acquisition, restructurations, filiales, etc.) et la gestion d'actifs (placements privés ou boursiers, gestion de dette...). Goldman Sachs est un leader du secteur des banques d'investissement, toujours en tête des classements en particulier concernant les placements boursiers. En fusion-acquisition, sa renommée tient historiquement dans ses conseils efficaces pour éviter les OPA hostiles. Elle fut d'ailleurs la seule grande banque d'investissement qui, dans les années 1980, refusait à offrir toute aide en vue de telles OPA hostiles, renforçant d'autant sa bonne réputation auprès des entreprises. Cette branche représente environ 15 % des revenus de la firme.

La Banque de capitalisation et d'échange

La Banque de capitalisation et d'échange est la branche la plus développée de Goldman Sachs et lui apporte le gros de ses revenus. Elle est séparée en trois services dont le prêt à taux fixe, change et contrats à terme (gestion de taux d'intérêt et crédits, prêts et hypothèques, change...), placements en bourse et gestion de principal. Cette branche consiste en les revenus et profits engendrés tant par le comportement des clients que par celui de la banque elle-même.

La plupart des échanges effectués par Goldman Sachs ne sont pas spéculatifs et se contente de profiter du jeu de l'offre et de la demande en créant du marché. Cela représente près de 65 % des profits de la firme.

Bien que son fondateur, Goldman, eût prédit que cette branche ne pourrait pas se développer aussi rapidement que la Banque d'Investissement et ne pourrait apporter qu'une part relativement négligeable des revenus, c'est pourtant l'inverse qui s'est produit et a conduit à la nomination de Lloyd Blankfein au poste de Président et Administrateur après le départ de John Thain pour le NYSE et de John L. Thornton pour un poste en Chine.

La Société de gestion d'actifs et d'assurance

La Société de gestion d'actifs et d'assurance est la branche au développement le plus rapide actuellement. Séparé en deux services de gestion d'actifs et assurance, elle représente près de 19 % des profits de la firme.

Implication dans les entreprises étrangères

Goldman Sachs est beaucoup impliqué dans les capitaux des entreprises étrangères. Elle possède notamment 25 % des droits de vote d'Eurotunnel23, 20% de la Banque industrielle et commerciale de Chine24, et 12 % de l'assureur chinois Taikang25.

Elle est propriétaire du groupe ISS, leader mondial du « facility services »26 et de la compagnie allemande Xella27.

Le groupe a investi 500 millions de dollars dans Facebook28.

Données financières

En 2009, le chiffre d'affaires de Goldman Sachs est de 51,67 milliards de dollars, dont 13,39 milliards de dollars de bénéfices29.

En 2010, la compagnie verse 15,38 milliards de dollars en salaires et en primes à ses employés, ce qui représente une diminution de 5 % par rapport à 200930.

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