mercredi 16 novembre 2011

Steve Jobs était un « bidouilleur », pas un « inventeur »

Dans une passionnante chronique de la dernière biographie de Steve Jobs, le journaliste Malcolm Gladwell donne à voir, dans le New Yorker, une image très différente du « gourou » d'Apple.

« Dans les nécrologies qui se sont multipliées après la mort de Steve Jobs, ce dernier était systématiquement dépeint en inventeur et un visionnaire à grande-échelle. Sa biographie suggère qu'il était en fait avant tout un bidouilleur. »

Pour mieux comprendre, Gladwell remonte à la fin du XVIIIe siècle, lorsque Samuel Crompton invente une machine à filer le coton. Cette dernière est révolutionnaire, mais elle ne prend toute son ampleur que lorsque d'autres inventeurs améliorent, « bidouillent » cette machine.

Le raisonnement est le même pour Steve Jobs et Apple : la souris et l'écran d'ordinateur existaient avant 1979 et la mise sur le marché du premier MacIntosh, les baladeurs numériques avant 2000 et la sortie de l'iPod, les smartphones avant 2007 et la présentation de l'iPhone les tablettes électroniques avant 2009 et l'apparition de l'iPad...

Du design de l'iPhone en passant par le slogan publicitaire d'Apple , l'aspect des poignées des portes de son jet privé ou la forme des vitres du futur QG de la firme à Cupertino, Jobs était obsédé par le détail et n'étais satisfait que lorsqu'il considérait être arrivé à la perfection.

« Son génie n'était pas inventif. Il résidait dans son acharnement à prendre ce qui existait déjà et à le peaufiner inlassablement. »

Cette biographie révèle également la personnalité colérique, tyrannique, imprévisible et pointilleuse à l'extrême de l'ex-patron d'Apple.

« Il avait la capacité étrange de savoir exactement quel était votre point faible, ce qui vous rabaisserait plus bas que terre » raconte un de ses amis.

Et le journaliste d'énumérer :

« Il fait un enfant à sa petite amie, puis refuse de reconnaître que c'est le sien. Il se gare sur les places pour handicapés. Il crie sur ses subordonnés. Il crie comme un gamin quand il n'a pas ce qu'il veut. Il se fait arrêter en voiture à 160 km/h, beugle sur l'agent de police qui ne remplit pas la contravention suffisamment rapidement, puis reprend la route à 160 km/h. Il commande au restaurant et renvoie sa nourriture trois fois... »

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