mercredi 25 avril 2012

François Bayrou hausse le ton face à Nicolas Sarkozy

François Bayrou, le 10 avril.
François Bayrou, le 10 avril. Crédits photo : Jean-Christophe MARMARA/Le Figaro

Le leader centriste, qui s'exprimera le 3 mai, accuse la droite de valider le discours du FN.

Mercredi, à 15 h 32, François Bayrou lui-même a écrit sur son compte Twitter: «Les propos de Nicolas Sarkozy tendant à confondre les électeurs qui ont voté pour moi et pour Marine Le Pen sont absurdes et offensants.» L'ancien candidat centriste faisait alors allusion à une interview de Nicolas Sarkozy, accordée aux quotidiens de l'Association des journaux de l'est de la France, dans laquelle le président-candidat affirme que «les préoccupations des électeurs de François Bayrou et ceux du Front national sont les mêmes, même si les chemins sont différents». «Il y a là, quelque chose d'inacceptable», a répété auFigaro François Bayrou.

Pour le président du MoDem, qui se présente comme le porte-étendard des valeurs humanistes, c'en est trop! «Le courant politique que j'anime s'est toujours défini par des valeurs qui sont d'abord humanistes», rappelle-t-il. D'autant que, selon lui, le chef de l'État sortant validerait le discours du Front national en prétendant que les déséquilibres des comptes sociaux étaient dus aux immigrés. «Aborder la question de l'immigration en validant la thèse du Front national et en prétendant que les déséquilibres des comptes sociaux étaient dus aux immigrés, c'est un reniement d'un demi-siècle de politique sociale en France. C'est un reniement du gaullisme aussi bien que des démocrates-chrétiens et humanistes», a ainsi dénoncé le député du Béarn auprès de l'AFP.

Faut-il y voir un début de réponse sur la position que pourrait prendre François Bayrou avant le second tour? Officiellement, il ne devrait pas s'exprimer avant le jeudi 3 mai, au lendemain du débat télévisé entre Nicolas Sarkozy et François Hollande. Mercredi, après en avoir discuté la veille «collégialement» avec les membres de son comité stratégique, composé d'une quarantaine de membres, il a, comme promis, adressé une «lettre» aux deux finalistes.

Dans sa missive, l'ancien candidat centriste demande aux deux finalistes de prendre position sur les priorités qu'il a défendues durant la campagne: réduction de la dette, relance de la production, éducation, moralisation de la vie publique et Europe.

Dans sa «lettre aux candidats du deuxième tour», Bayrou écrit: «Je ne crois nullement que la crise financière soit derrière nous (…), la reconnaissance du pluralisme, la recherche de l'équilibre sont la condition nécessaire à l'esprit d'unité nationale dont nous aurons besoin». Or, poursuit-il, cette «recherche de l'équilibre des finances publiques n'est obtenue dans vos deux projets que par l'affichage d'une croissance impossible à court terme». L'occasion de demander «instamment» aux deux candidats «de réfléchir à ce péril et d'envisager des mesures crédibles».

Bayrou indique encore qu'il écouterait leur réponse et prendrait ensuite «ses responsabilités» concernant une éventuelle consigne de vote après le débat télévisé. Son ami et député, comme lui, des Pyrénées-Atlantiques, Jean Lassalle, ne dit pas autre chose. «Je pense qu'après le travail que nous avons fait depuis dix ans, on ne peut pas se déjuger en quelques heures en disant c'est untel ou untel. Nous avons envoyé nos propositions aux deux finalistes attendons maintenant de voir comment va évoluer ce deuxième tour», observe-t-il.

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