mercredi 20 juin 2012

La MÉDITATION contribue à «baisser le bruit de fond» du cerveau

Actualité publiée le 23-04-2011
Brain Research
La méditation permettrait de mieux orienter son attention grâce à un meilleur contrôle du rythme cérébral alpha, permettant ainsi d’expliquer ses effets positifs sur la douleur ou encore la mémoire vive. C’est ce que nous expliquent ces chercheurs du Massachusetts General Hospital, de la Harvard Medical School et du MIT (Massachusetts Institute of Technology) dans l’édition en ligne avancée du 22 avril de la revue Brain Research.
La méditation peut contribuer à développer la capacité à réguler une onde cérébrale cruciale appelé le rythme alpha. Ce rythme est sensé "baisser le volume» des informations qui peuvent nous distraire, ce qui suggère que la valeur de clé de la méditation serait d’aider notre cerveau à gérer un environnement de stimulations souvent excessives. Ces chercheurs rapportent que la modulation du rythme alpha pour mieux orienter les signaux de l'attention s’avère plus rapide et plus marquée entre des participants à l'étude ayant suivi un programme de 8 semaines de méditation en comparaison de participants témoins.
«La méditation est reconnue pour améliorer de nombreuses aptitudes mentales, dont la mémoire rapide”, explique le Pr. Catherine Kerr, du Centre d'imagerie biomédicale du Massachusetts General Hospital, de la Harvard Medical School, et co-auteur principal de l’étude. "Notre découverte, à savoir que la méditation permet d’ajuster plus rapidement les ondes cérébrales en fonctions d’écrans de distraction pourrait expliquer son effet sur le développement de la capacité à retenir et à intégrer rapidement des faits nouveaux."
Le rôle du rythme alpha: Car les cellules du cerveau utilisent des fréquences ou ondes particulières pour réguler la circulation de l'information. Une fréquence en particulier, le rythme alpha, est particulièrement active dans les cellules qui participent au processus de la vue et de l’ouïe dans la couche supérieure du cerveau, le cortex. Cette fréquence contribue à faire le tri dans les sensations ou les distractions et de réguler le flux d’information sensorielle entre les différentes régions du cerveau.
L'attention peut être utilisée pour réguler le rythme alpha et, à son tour, la perception sensorielle, ont suggéré des études antérieures. Quand un individu anticipe un toucher, une vision ou un son, la focalisation de son attention vers le stimulus attendu induit une baisse des ondes alpha dans les cellules corticales qui va permettre de mieux gérer la sensation prévue, ce qui en fait "augmente le volume" de ces cellules. Parce que la méditation a déjà été associée à des performances améliorées sur des tâches d'attention de base, l'équipe de recherche a souhaité examiner si les personnes formées à cette pratique montraient une meilleure régulation de production et de l'intensité des rythmes alpha.
L'étude a testé 12 volontaires sains sans aucune expérience préalable de la méditation. La moitié a suivi un programme de 8 semaines, l'autre moitié, non. Les chercheurs ont utilisé la magnétoencéphalographie (MEG), une technique d'imagerie de mesure des champs magnétiques induits par l'activité électrique des neurones qui détecte l'emplacement de l'activité cérébrale avec une extrême précision. Les chercheurs ont ainsi mesuré les rythmes alpha des participants avant, pendant et après cette période de 8 semaines. Les participants qui avaient suivi le programme de méditation montraient des prises de conscience plus rapides et des ajustements de leur attention nettement plus marqués: "Ce résultat peut expliquer aussi que la méditation parvienne à diminuer la perception de la douleur," explique le Dr. Kerr.
"L’amélioration de la capacité à moduler le rythme alpha “vers le haut ou le bas” pourrait aussi apporter aux praticiens un moyen supplémentaire pour réguler la sensation de douleur."
L'étude met également en lumière comment la méditation peut affecter les fonctions de base du cerveau et suggère que la méditation peut aider l'esprit à améliorer la régulation des courants dans des cellules corticales ciblées. Ces résultats vont bien au-delà de la méditation et apportent des indices sur de nouveaux moyens possibles pour aider les gens à mieux réguler le rythme de leur cerveau désorganisé par des troubles tels que l'hyperactivité, le déficit de l'attention…

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