mardi 20 novembre 2012

Femen : violente altercation avec les manifestants contre le mariage gay

Diapo Femen - Incident entre les Femen et les manifestants anti-mariage homo, à Paris, le 18 novembre.
Diapo Femen - Incident entre les Femen et les manifestants anti-mariage homo, à Paris, le 18 novembre.
Diapo Femen - Incident entre les Femen et les manifestants anti-mariage homo, à Paris, le 18 novembre.
Diapo Femen - Incident entre les Femen et les manifestants anti-mariage homo, à Paris, le 18 novembre.

Diapo Femen - Incident entre les Femen et les manifestants anti-mariage homo, à Paris, le 18 novembre.



"Ce n'était pas une simple bousculade". Pour Caroline Fourest, les incidents qui ont émaillé la manifestation organisée par l'institut Civitas contre le mariage homosexuel relevaient plutôt du tabassage en règle.
Dimanche après-midi, 14h30, près de 9.000 catholiques se retrouvent autour de la station Ecole Militaire pour défiler contre le projet de loi sur le mariage pour tous. Neuf jeunes militantes des Femen, ce groupe de féministes connues pour leurs actions topless et radicales, suivies par la documentaliste Caroline Fourest à la caméra, débarquent au milieu du cortège, déguisées en nonnes. Elles retirent leurs hauts devant les manifestants et commencent à crier "In Gay we trust" et aspergent le cortège à l'aide d'extincteurs domestiques sur lesquels elles ont inscrit "Jesus Sperm" ou "holly sperm".
"On m'a tapé la tête contre un capot de voiture"
C'est là que les choses dégénèrent. Selon les jeunes femmes et plusieurs journalistes présents sur place, elles sont prises à parti et pourchassées par le service d'ordre de Civitas et par certains manifestants. "C'était le chaos, raconte Eloïse, encore sous le choc. On m'a tapé la tête contre un capot de voiture". Elle a aujourd'hui un torticolis, le dos bloqué et une ecchymose sur le visage. "Mon amie Inna a eu une dent cassée à cause d'un coup de poing. Une autre a reçu un coup de tête et a la lèvre fendue". Toutes les jeunes femmes affirment avoir été pourchassées "et aucun manifestant ne nous a prêté main forte", affirme Eloïse.
Sur son blog, Caroline Fourest, essayiste et journaliste témoigne elle aussi de la violence de la scène."Voyant mon appareil (mais sans me reconnaître dans un premier temps), ils m’ont jetée au sol. Ma tête a violemment heurté le bitume quand j’ai senti les coups de pieds pleuvoir, sur tout mon corps. Je me suis relevée. L’un des agresseurs a arraché mon bonnet et ils m’ont reconnu. Je leur ai tenu tête. Ils ont hurlé mon nom en menaçant : 'cours sale pute'. Avant  de me pourchasser pour me tabasser une seconde fois. A coups de poings dans le dos, il m’ont fait tomber au sol, reprise des coups de pieds. Je me suis relevée. D’autres ont repris la chasse à coup de poing dans le dos et dans la tête. Jusqu’à ce qu’une voiture de police arrive et que je sois hors de portée".
"C'est leur action qui était violente !"
Chez les manifestants présents, on fustige surtout l'action des jeunes femmes, qui n'étais pas autorisée par la préfecture de police. "Nous sommes venus pour manifester pacifiquement", raconte Philippe, un père de famille présent au moment des débordements. "Bien sûr que je condamne les violences. Mais leur action aussi était agressive. Ça a choqué de nombreux croyants", continue ce catholique, venu d'Orléans pour l'occasion. Il n'a pas vu les agressions. "Mais mes enfants étaient très choqués, il y avait de la poudre plein les poussettes", affirme-t-il.
Caroline Fourest a porté plainte. Plusieurs militantes des Femen envisagent de faire de-même. Contacté par la rédaction, Alain Escada, le président de Civitas ainsi que le président du GUD, un groupuscule d'extrême droite, étaient ce matin injoignables.
  

femen
Le groupe d'activistes féministes Femen est venu perturber une manifestation de l'institut Civitas contre le mariage gay dimanche. Plusieurs d'entre elles ont été violement accueillies.
Publié le 19 novembre 2012, 12h14
Najat Vallaud-Belkacem, porte parole du gouvernement et ministre en charge du Droit des femmes, a condamné l'agression de plusieurs militantes féministes des Femen, lors d'une manifestation de l'institut Civitas à Paris, déclarant que l'exécutif n'aurait "aucune tolérance" contre leurs auteurs. Ce week-end, plusieurs manifestations contre le mariage homosexuel étaient en effet organisées dans toute la France, réunissant plusieurs dizaine de milliers de personnes à l'appel de cette organisation prônant le retour des valeurs chrétiennes dans le pays. Les Femen, connues pour leurs interventions choc en faveur des droits des femmes, voulaient perturber la manifestation parisienne. Dénudées comme à leur habitude, elles ont essayé d'entrer dans le cortège avec sur le corps des inscriptions telles que "Fuck Gog" ou encore "In gay we trust" ("Dans les gays nous croyons"). Elles ont été violement repoussées par les manifestants, certaines étant frappées comme le montrent de nombreuses images publiées sur les réseaux sociaux.
La gauche et notamment le PS ont pointé la responsabilité de Civitas, proche de l'extrême droite, mais aussi de membres du GUD, "Groupe union défense", proche du Front National, dans ces échauffourées. Quelques élus et militants socialistes ont d'ores et déjà demandé l'interdiction du GUD, mais aussi de Civitas, qu'ils distinguent des instances religieuses françaises, capables selon eux de "manifestations dignes et démocratique" contre le mariage gay. La journaliste Caroline Fourest a elle aussi été prise à partie par les manifestants avant que les CRS interviennent. Celle-ci a été arrêtée avec une dizaine de membres des Femen. Sur son compte Twitter, elle a évoqué une "protestation pacifique et drôle", et a regretté que les Femen, "habillées en nonnes avec des slogans humoristiques" soient "pris en chasse" par des "types déchaînés". Elle estime également avoir été elle-même "poursuivie, insultée et tabassée". De leur côté, les anti-mariage gay soulignent également sur le Web l'agressivité des militantes féministes, certains considérant que celles-ci sont également coupables de violences. L'affaire aura en tout cas déchaîné un vaste flot de commentaires sur Facebook et Twitter. De nombreuses photographies ont été postées par des militants, journalistes ou simple anonymes présents sur place, témoignant de la virulence des échanges.

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