L'escalade verbale continue. La Corée du Nord a annoncé samedi 30 mars qu'elle était "en état de guerre" avec la Corée du Sud. La veille, le régime a donné l'ordre de lancer des préparatifs en vue de frappes de missiles visant les Etats-Unis.Ces déclarations constituent les dernières en date d'une série de menaces envers ces deux pays. Francetv info en détaille les enjeux.

L'annonce

Un communiqué. "A partir de maintenant, les relations inter-coréennes sont en état de guerre et toutes les questions entre les deux Corées seront traitées selon un protocole de temps de guerre."  C'est ce qu'a déclaré la Corée du Nord dans un communiqué commun attribué à tous les corps du gouvernement et institutions. "La situation prévalant de longue date selon laquelle la péninsule coréenne n'est ni en guerre ni en paix est terminée", poursuit le communiqué diffusé par l'agence de presse officielle nord-coréenne Korean Central News Agency (KCNA).
Des missiles en préparation. Les Etats-Unis sont également dans le collimateur de la Corée du Nord. Vendredi, son leader, Kim Jong-Un, a donné l'ordre de lancer des préparatifs en vue de frappes de missiles visant le continent américain et les bases des Etats-Unis dans l'océan Pacifique. Objectif : répondre à des vols d'entraînement de bombardiers furtifs B-2 américains et d'avions capables de transporter des charges nucléaires B-52 dans les exercices militaires des Etats-Unis avec la Corée du Sud.

Le contexte 

Une collaboration militaire entre Séoul et Washington. Les deux Corées sont actuellement toujours techniquement en guerre puisque la Guerre de Corée de 1950-53 s'est terminée par un armistice et non par un traité de paix. Mais le Nord a annoncé ce mois-ci qu'il annulait l'armistice et les autres traités bilatéraux de paix signés avec Séoul pour protester contre les exercices militaires conjoints de la Corée du Sud et des Etats-Unis.
De nouvelles sanctions de l'ONU. Elles ont indigné Pyongyang. Depuis début mars et l'adoption de ces  nouvelles sanctions par les Nations Unies après un troisième test nucléaire, la Corée du Nord a musclé ses déclarations guerrières. Elle menace régulièrement Séoul et Washington de "frappes stratégiques" et de "guerre totale"

Les réactions 

Les Etats-Unis prennent ces menaces "au sérieux". Le secrétaire d'Etat américain à la Défense Chuck Hagel a toutefois souligné que Washington ne se laisserait pas intimider par les menaces belliqueuses de Pyongyang et était prêt à faire face "à toute éventualité".
La Corée du Sud et les experts ne sont pas inquiets. Cette nouvelle menace de Pyongyang est minimisée par Séoul. "Ce n'est pas vraiment une nouvelle menace - seulement un élément dans une série de menaces de provocation", a réagi le ministère de l'Unification sud-coréen dans un communiqué. Le ministère de la Défense du Sud a ajouté qu'aucun mouvement de troupe particulier n'avait été observé près des frontières.
La plupart des experts estiment que ces menaces sont pure rhétorique qu'une guerre véritable contre la Corée du Sud -que le Nord est assuré de perdre- est très peu probable. Ils s'attendent toutefois à un geste de mécontentement de Pyongyang, semblable au bombardement d'une petite île sud-coréenne en novembre 2010, qui avait fait quatre morts.