mercredi 5 juin 2013

Génération perdue : La fin des managers ?

C’est un sujet que l’on évoque à mots couverts dans les dîners Parisiens…On connait tous dans nos entreprises des cadres de 30-35 ans, brillants, parfaitement qualifiés mais qui gardent volontairement profil bas par crainte d’être promus, de changer leur routine ou d’abdiquer leur liberté.
Nombreux sont des directeurs qui rapportent également, les cas de plus en plus fréquents de jeunes « hauts potentiels » ayant refusé un promotion pour partir en province pour un poste moins prestigieux mais une meilleure qualité de vie.
Il y a quelques temps, Kristi Hedges, coach spécialisée évoquait dans Forbes  le refus assumé, dans les nouvelles générations des postes de management. Comment ce qui constituait il y a quelques années un poste enviable a pu devenir pour certains un véritable repoussoir.
Kristi Hedges évoque certes la charge de travail découlant des nouvelles responsabilités et pointe également le manque de formation et de préparation des futurs cadres qui souvent ne disposent pas des qualités humaines ou « soft skills » pour exercer le rôle. Elle détaille également, le poids d’un management de plus en plus virtuel et de plus en plus complexe et impersonnel alors que les budgets voyages qui permettent les contacts réels sont en chute libre.
Mais la vraie explication réside souvent dans les attentes irréalistes et la pression attachée au rôle de manager. L’article de Forbes fait référence à une étude interne de Heidrick and Struggles révélant que 40% des managers ne tiennent pas plus de 18 mois dans leur rôle…
Ainsi de nombreux directeurs, managers confirmés  Quadras et Quinquas, évoquent sous couvert d’anonymat la perte de sens de la fonction au fil des revirements continus des stratégies et de la dictature du court terme.  D’autres, tel ce membre du comité de direction d’un grand groupe français ne disposant plus de la signature pour les achats supérieurs à 10.000 Euros, n’hésitent pas à parler de l’appauvrissement considérable de la fonction en termes de responsabilités…Le manager 2013 un nouveau bureaucrate ?
Cette situation problématique crée une faille générationnelle entre la génération X et la génération Y et constitue à terme un vrai problème émergent pour le staffing majeur des postes de Senior Management.
Mieux informés, échaudés par les errements des générations précédentes, les membres les plus talentueux de la Génération Y,  savent ce qu’ils veulent et  surtout ce qu’ils ne ne veulent pas de leurs employeurs.  Ils sont par ailleurs de plus en plus nombreux à choisir le métier d’entrepreneurs.
Doit-on redéfinir la fonction des managers comme le pense Gary Hamel,  radicalement changer un modèle hérité du siècle précédent et peu adapté aux défis de ce nouveau siècle ou réinventer leur formation dans l’enseignement supérieur ?
Le débat est ouvert.

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