dimanche 30 juin 2013

La crise et l'Europe, résumé de l'intervention de Claude Revel le 13 septembre, petit déjeuner débat D12

Des échanges très intéressants et assez consensuels finalement ont eu lieu 13 septembre à 8h30 au restaurant Chez Françoise, animés par Jean-Pierre Benoît, ancien député européen,avocat, et Claude Revel dans le cadre de l'Association Démocratie 2012.
Voir résumé de l'intervention sur le site de l'association. Ou le demander à claude@clauderevel.com


Début de l'intervention

Pas un jour depuis des mois sans qu’on ne parle de crise financière européenne, crise de l’euro, crise de la dette, crise de la Grèce, que l’on glose sur les relations entre dirigeants français et allemand ou parfois, britannique. Aujourd’hui, on est au bout du feuilleton : la Grèce est en faillite, 3 banques françaises sont très malmenées par les marchés et tous les Etats européens sont priés de montrer aux marchés à la fois qu’ils enrayent les déficits et que l’économie est stimulée et va repartir. Tâche impossible et tout le monde le sait.

On arrive en fait au bout de la logique ultra libérale dans laquelle le monde est entré dans les années 1980.

Il serait trop long de raconter comment l’interdépendance des Etats, le développement durable et la responsabilité des entreprises ont été pensées depuis des think tanks américains et onusiens dans les années 1970 à 80. Leur but était d’anticiper et de favoriser une mondialisation fondée sur le libre-échange, permettant le développement des économies avec le moins possible de règles étatiques possible. A la place, pour éviter tout de même la jungle, des régulations soft (soft law), autorégulations et/ou règles multilatérales « bien » préparées (du type convention OCDE anti-corruption, harmonisation du crédit-export, etc.). Dans ce mouvement, qui est d’abord un mouvement d’idées, l’Europe a été totalement dépassée ou plutôt, noyée et infiltrée.

Quant aux Moody’s et consorts, et aux quelques banques d’affaires, fonds et financiers privés qui font et défont les cours des marchés, ils ont en effet pris une puissance qu’ils ne méritent pas, ils ont en quelque sorte préempté l’intérêt général, mais ils ont été en cela encouragés par des dirigeants non seulement anglo-saxons mais aussi européens continentaux, qui les ont utilisés et n’ont mis aucun contrepouvoir en place pour canaliser ces systèmes et éviter de déstabiliser la culture économique et sociale de l’Europe continentale en vigueur depuis des dizaines d’années. Pire, et cela vaut en particulier pour les dirigeants français, ils ont même laissé notre système à la fois libéral-et social se rouiller de sorte qu’il est apparu comme un repoussoir. Ils n’ont pas su -ou pas voulu- défendre et promouvoir un modèle mixte qui pourtant avait fait ses preuves. Connaître la suite... : indications ci-dessus.

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