mardi 4 juin 2013

Suis-je le gardien de mon frère ?

Yazid Sabeg Commissaire à la Diversité et à l’Egalité des chances
La bravade de Caïn - il est d’autant moins le gardien de son frère qu’il vient de l’assassiner - nous interpelle sur la place de la fraternité et de l’essentiel collectif. Si la république est un bien commun, c’est qu’elle ne se réduit pas au seul jeu des accords politiques ou économiques. Nous avons le devoir d’être solidaire avec ceux qui en ont le plus besoin, comme aujourd’hui en Afrique ou dans le monde arabe. La France a une responsabilité universelle dans ce domaine. La poussée extrémiste visible partout montre que nous avons chacun, la responsabilité de défendre les idéaux républicains, dans nos familles, au travail. La fraternité ne peut être réduite à un programme politique. C’est le supplément d’âme indispensable à tout engagement civique, mais elle n’apporte pas seule de réponse aux discriminations ni à cette autre question : qui choisit-on pour son frère et comment ?
 Théo Klein Avocat, ex-président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif)
 «Suis-je le gardien de mon frère ?» (Genèse IV, 9) est la première question posée par la Bible lorsque, pour la première fois, les deux premiers frères Caïn et Abel, ceux nés d’Adam et d’Eve, se sont trouvés en compétition.Le mot hébreu utilisé par la Bible a le sens de celui qui veille sur quelqu’un et non pas celui qui garde quelqu’un ou le surveille.
Je ne sais plus à quel âge j’ai rencontré cette citation, mais, depuis, j’ai eu énormément d’occasions d’y penser et parfois même de la mettre en pratique.
Je ne peux pas croiser le regard de l’autre, je ne peux même pas supporter la rencontre de son hostilité, ni même l’expression de celle-ci orale ou brutale, sans que cette citation revienne à ma mémoire, avec tristesse parfois, mais toujours pour me remettre debout.

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