dimanche 27 octobre 2013

Variations humanistes sur des thèmes de la Genèse

Le contexte de cette conférence est aussi surprenant qu’original ; Oded Eldad - diplomes universitaires et Hautes études en Sociologie, Docteur en Anthropologie, langue et lettres hébraïques. Actuellement, Maître de Conférence en exégèse biblique, à l’Université Hébraïque de Jérusalem - est intervenu dans le cadre d’un séminaire d’une association de chefs d’entreprise (APM). Oded Eldad enseigne et anime des cercles d’études bibliques, en France et en Europe.
Il s’agissait pour les membres participants, de découvrir une approche sociologique de la condition humaine et de projeter ensuite leur réflexion, outre sur des questionnements d’ordre privé, sur des applications en milieu professionnel. Je vous livre là, les notes prises au cours de cette journée d’étude.
"- Je ne suis pas un homme de religion, si vous me demandez si je suis croyant, je le suis, mais ce n’est pas mon propos. On peut étudier la Bible sous différents angles, dont la Sociologie et la Psychologie - de nombreux cercles d’études en psychologie redécouvrent la Bible - mais on ne peut pas faire d’histoire.
C’est la Condition Humaine qui nous interesse, et comment l’histoire va s’insérer dans le projet divin.
- Je ne suis pas homme d’entreprise, mais on pourra se pencher sur l’humain et en tirer quelques réfléxions qui touchent aux relations en Entreprise.
- Il y a des livres [1] - dont on ne sait pas qui les a créés - les sages disent Dieu, Moïse, Josué ... Aujourd’hui, il existe une science à travers la linguistique, et à travers certains indicateurs, on a trouvé que parmi les auteurs, des mouvements de pensée se distinguent :
- Une école de pensée Yahviste - Une école de pensée Elohiste - Une école de pensée Sacerdotale -
- Révélée ou non - les récits ont été transmis oralement pendant 1000 ans, des millions de gens ont participé à cette édification. Ce que des chercheurs pensent, c’est qu’au V° siècle av.èc. des personnes se sont réunies et ont mis toute la tradition et les récits par écrit. Ils en ont fait un montage. Ce n’est pas important de notre point de vue. Pourquoi ont-ils monté le texte comme cela ? Au V° siècle av.èc. on assiste à une évolution grecque classique et une évolution judéo-(chrétienne). Un texte non signé. Une preuve d’humilité ? un signe d’universalisme.
- Le texte biblique a ceci de particulier : il est minimaliste au maximum, d’une concision parfaite, il ne dit que l’essentiel, comme un SMS ! Le mot est comme une âme humaine ; il a mille facettes...Ce qui nous laisse beaucoup de libertés, et aussi beaucoup de doutes.
Constatez par vous même, il ne s’y trouve pas de description de paysages ni de personnages, nous ne savons pas si les personnages sont grands ou petits, excepté si leurs caractéristiques physiques ont une fonction dans le texte. Il n’y a pas de concepts - rien n’appartenant à une époque...- Mais il parle à chaque époque.
Un détail qui semble évident, eh bien ! il ne l’est pas, car alors on n’en parlerait pas ! (par exemple : "Moïse le grand législateur, a tué un Egyptien, et il l’a enterré dans le sable." Pourquoi est-il précisé le sable ?) Les silences dans la Bible parlent comme en musique, ils nous disent quelque chose.
- On va travailler non sur l’humanité, mais sur l’histoire de l’humain en chacun de nous.

La Création du Monde

Les croyants la lisent à la lettre , les non-croyants la lisent de manière symbolique.
Tout au commencement est en fusion, c’est le Tohu-Bohu en hébreu. D. va séparer les éléments, les végétaux, les animaux suivant leurs espèces, et enfin c’est la séparation entre l’homme et la femme (Adam et Eve).
Là où il y a fusion, il n’y a pas de relation possible, aussi, la première séparation s’établit entre D.. et l’Homme.

1) Adam et Eve

Que dit Adam, lorsque Eve apparaît sortie de son côté (et non de sa côte !) ? Adam dit : " - Cette fois, elle est chair de ma chair." Dans l’instant, il est incapable de voir l’Autre comme Autre. Tout une littérature qui s’interroge sur l’expression "Cette fois.." et explicite en disant qu’il s’agit de l’évocation de Lillith (nom qui vient de Leila : la nuit) , l’ensorceleuse, le mythe de l’homme.
Après que Eve soit née de son côté, il ressent un manque, comme un sentiment d’absence En hébreu, le mot rupture se dit aussi espoir. Le manque crée le désir et l’action.
Quel est le grand manque existentiel de l’homme ? parmi l’assistance, une réponse : "Sa mère !"
- La mère mais aussi la mort, apparait la conscience de l’absence de vie . C’est ce qui crée le mouvement.
Bouddha dit qu’il ne faut pas combler les manques, car un manque comblé alimente un autre manque....à l’infini.
D.. crée le manque en posant des interdits : "Le fruit de la connaissance, tu n’en mangeras pas."
- Où était Adam lorsque le serpent tentait Eve ? Dormait-il ? Eve sentait une pulsion supérieure de donner un sens [2] au-delà de la stricte relation sexuelle.
Après avoir mangé du fruit de la connaissance, Adam est différent, il prend conscience du sentiment de solitude. Il a le "blues". La séparation le fait prendre conscience de son Etre séparé. C’est alors qu’il tente une fusion à nouveau.
- Où es-tu ? Cela signifie "- Où en es-tu de ta vie ?" Adam est dans l’arbre. Il n’accepte pas la liberté. Il dit : " - C’est la femme que tu m’as donnée..." Il met la faute sur D..lui même.
Dès qu’il y a séparation, quel type de relation va-t-on avoir ?
Dans le Jardin d’Eden, il ne se passait rien. C’est la matrice, il n’y existait pas de conscience de soi. Et on l’a vu, Adam est dans l’incapacité de reconnaître l’Autre dans son altérité. D..met des gardes devant l’Eden, désormais l’homme doit aller vers l’aventure humaine [3], le non retour est franchi.
- L’histoire de l’humain débute avec 4 personnages : Adam et Eve, Caïn et Hevel (hébreu de Abel). Dans le texte il est question de fratrie, il n’apparaît aucun concept d’amour fraternel qui est de l’ordre du culturel.
- Sachez que les voyelles en hébreu apparaissent au VII° siècle ap.èc. Aussi le nom de D..se lit Panim qui veut dire Visages, la forme au singulier de visages n’existe pas en hébreu. Puis dans le texte, suit le mot PNIM qui veut dire les intérieurs. L’hébreu pense qu’il y a plusieurs visages à un seul individu.
Verset 7 : "Si tu t’améliores (si tu fais bien) tu t’élèveras (tu élèveras, porteras), si tu ne t’améliores pas (si tu ne fais pas bien), à ton ouverture, le péché est tapi, vers toi sa passion et toi tu le gouverneras (gouverne le")." Il faut y voir le chiffre 7 de la création qui pose au moins deux questions : 1) Es-tu libre ? 2) Le péché est-il prédestiné ?
-  Verset 11 - "Et à présent tu es maudit de la terre qui a ouvert sa bouche pour prendre de ta main les sangs de ton frère :"
- Verset 12 - "Lorsque tu travailleras (serviras) la terre, elle ne continuera pas à donner de sa force, mouvant et errant tu seras sur la terre."
Vous noterez qu’il n’y a pas de peine de mort. Caïn est condamné à vivre. Des psychologues disent que Caïn est dépressif > "Les visages sont tombés". La mélancolie est la forme la plus profonde de la dépression.

2) Caïn et Hevel

- Verset 1 - "J’ai acquis un homme avec D.." Ainsi va s’appeler l’enfant de Eve : Caën qui veut dire acquisition en hébreu, mais aussi jalousie. J’ai acquis : la mère possessive - l’enfant objet -
Après avoir mangé du fruit de la connaissance, D..décrètera : "Tu vas enfanter dans la tristesse" (et non dans la douleur, communément traduit). Tant qu’on est en fusion, on n’existe pas. Adam est absent - Est-il conscient ?
Nous savons que le Père par sa présence, incarne la loi, il exerce la fonction de séparation > "Je suis ton père" et suit : "Ta mère n’est pas à toi." Aucun n’a une relation totalitaire avec l’autre. [4] Si on n’a pas revendiqué son rôle de père, on perd l’image du père - du rapport à la loi - reconnu par la mère.
- "Adam connut Eve" : Il y a deux notions de possession : 1) Brutale - 2) Connaissance graduelle. Adam a possédé Eve brutalement ; la femme possédée qui devient à son tour possessive. La femme doit accepter de se déposséder de l’enfant, et le père faire la démarche inverse ; le père doit passer du géniteur au père. Il n’y a pas de rapport plus complexe qu’entre les parents et l’enfant. "Il n’y a pas plus narcissiques que les parents." d’après Freud.
La question qui se pose à eux est : "Comment laisser aller l’enfant ?"
Le passage de la génitrice à la mère est incarnée par le récit du jugement de Salomon.
- "Eve conçut.." Eve conçoit : elle donne un sens à la conception.
D..a annoncé à Adam qu’il est mortel : -" Tu es poussière et retourneras à la poussière." Quant à Adam, il nomme Eve, Hava : la vie. Il a une relation totalitaire par rapport à la Mère. Dès qu’il prend conscience de sa mortalité, il se réfugie dans l’idée de sa mère.
Hevel : Eve conçut Caïn , et elle enfante Hevel. Le 1er enfant relève de la magie, il est fils de D.. Le 2ième n’est-il pas jumeau ? Il n’est ni attendu, ni voulu.
- Comment faire le chemin de la fratrie à la fraternité ? Le texte nous révèle que Hevel est frère de...avant d’être fils de... Hevel signifie en hébreu : buée.
De l’Ecclésiaste on a traduit : "Vanité de vanité, tout n’est que vanité !" Cependant, la traduction exacte serait : "Buée, tout n’est que buée !". Les deux frères sont destinés à la psychose. Le 2ième naît dans l’altérité, il est frère. Le 1er naît fils, il est celui par qui est créée la cellule familiale.

Le point sur les idées forces :

- Accession à la liberté par la transgression.
- Transgression car il y a des interdits.
- Si D..a mis le fruit interdit à la portée de l’homme, il a pris le parti de la transgression. (-Le Jardin d’Eden, est un jardin de naïfs voire d’imbéciles heureux !-)
- Si le 7ième jour D..cessa de créer pour faire..." c’est pour que l’homme participe à la création et fasse à son tour, l’autre moitié du chemin.
- La première sanctification, c’est de mettre un terme à son pouvoir pour laisser l’espace à l’Autre.
- Le pouvoir c’est d’être limité par son propre pouvoir, sinon on y est asservi.
- l’idéal, ce qui importe, c’est la marche vers l’idéal en gardant la mesure humaine.

Entrons dans "Le Prophète" de Khalil Gibran : textes : "Du mariage" et "Des enfants".

"Du Mariage" extrait : "Alors Almitra parla de nouveau et dit, Et le mariage Maître ? Et il répondit disant : Vous êtes nés ensemble et ensemble vous resterez pour toujours. Vous resterez ensemble quand les blanches ailes de la mort disperseront vos jours. Oui, vous serez ensemble jusque dans la silencieuse mémoire de Dieu. Maid qu’il y ait des espaces dans votre communion. Et que les vents du ciel dansent entre vous. Aimez-vous l’un l’autre, mais ne faites pas de l’amour une entrave : Qu’il soit plutôt une mer mouvante entre les rivages de vos âmes. Emplissez chacun la coupe de l’autre mais ne buvez pas à une seule coupe. Partagez votre pain mais ne mangez pas de la même miche. Chantez et dansez ensemble et soyez joyeux, mais demeurez chacun seul, de même que les cordes d’un luth sont seules et cependant qu’elles vibrent de la même harmonie. Donnez vos coeurs, mains non pas à la garde l’un de l’autre. Car seule la main de la vie peut contenir vos coeurs. Et tenez-vous ensemble, mais pas trop proches non plus : Car les piliers du Temple s’érigent à distance, Et le chêne et le cyprès ne croissent pas dans l’ombre l’un de l’autre.
"Des enfants" extrait : (...) Vos enfants ne sont pas vos enfants. Ils sont les fils et les filles de l’appel de la vie à elle-même. Ils viennent à travers vous mais non de vous. Et bien qu’ils soient avec vous, ils ne vous appartiennent pas. Vous pouvez leur donner votre amour mais non point vos pensées. Vous pouvez accueillir leurs corps mais pas leurs âmes. Car leurs âmes habitent les maisons de demain que vous ne pouvez visiter pas même dans vos rêves. Vous pouvez vous efforcer à être comme eux mais ne tentez pas de les faire comme vous. Car la vie ne va pas en arrière, ni ne s’attarde avec hier. Vous êtes les arcs par qui vos enfants, comme des flèches vivantes, sont projetés. L’Archer voit le but sur le chemin de l’infini et Il vous tend Sa puissance pour que Ses flèches puissent voler vite et loin. Que votre tension par la main de l’Archer soit pour la joie ; Car de même qu’Il aime la flèche qui vole, il aime l’arc qui est stable."

Nature et Culture : la transmission

- Qu’est-ce qu’on transmet ? Un élan de vie...de vitalité. "Si je n’étais pas ce que je suis, beaucoup ne seraient pas ce qu’ils sont." car chacun modifie le cours des choses. Si chaque espèce animale existe pour leur propre espèce. L’homme doit créer son propre sens, car rien n’indique le sens, car l’homme à priori, n’est programmé pour aucun dessein.

Sujet et Objet

- Hevel devint pasteur : nous indique que Hevel évolue, il devient sujet.
-  Caïn était travailleur (serviteur) de la terre : nous indique que Caïn reste au service de sa mère, sa matrice. Il est l’acquisition. Il est objet.
La notion de travail apparaît pour la première fois, qui signifie aussi le Service ; qui est subi.
- "Dans la Bible, tout commence par ET - VE en hébreu, qui se présente par une seule lettre accolée au mot, incontournable - Cette conjonction de coordination a la capacité de faire passer le verbe du passé au futur, ou vice versa, il a sa cohérence dans le phrase.
- Verset 3 : "Et il fut au terme de jours, et apporta Caïn des fruits de la terre offrande à Yahvé." Ce terme de jours peut signifier la fin d’un cycle, peut-être la mort de la mère ?! Caïn fait-il un acte d’émancipation ? Il agit. "Tout le drame est dans la conscience de ce qui nous arrive." Une expression dit ceci : "Le Boeuf reconnaît son maître, et l’Ane reconnaît l’auge de son maître." Tout est dans la relation de l’un à l’autre ; Shor signifie en hébreu, boeuf mais aussi regard. Lorsque le maître donne à manger au boeuf, celui-ci regarde le maître.
Hamor signifie en hébreu, âne mais aussi matière. Lorsque le maître donne à manger à l’âne, celui-ci regarde l’auge.
C’est ainsi que l’on voit souvent Jésus accompagné de l’Âne et du Boeuf, il s’agit d’une allégorie de l’Esprit et de la Matière.

L’offrande :

Qu’est-ce que Caïn offre ? Caïn n’a rien à lui, il n’est rien et n’a pas de personnalité ; il apporte une offrande anonyme.
Hevel apporte les parties grasses des aînés de ses troupeaux ; il faut entendre qu’à cette fin, il égorge ses troupeaux en sacrifice et apporte la mort. René Girard dit que : "Le sacrifice est un mécanisme de non-violence."
- 2 hypothèses sur le meurtre de Hevel : 1) Hevel est mort de la colère de Caïn qui s’est saisi d’une pierre pour le frapper. 2) Caïn a prémédité le meurtre et alors Hevel est tué en sacrifice.
Toutefois, il faut prendre en considération que Caïn ne se montre pas capable d’une pensée symbolique, à l’inverse de Hevel qui s’en montre capable.
Verset 8 : "- Et dit Caïn à Hevel son frère et il fut lorsqu’ils étaient dans le champ, et se leva Caïn vers Hevel son frère et le tua."
C’est l’échec de la parole. Celui qui ne peut dire...tue. Le champ : c’est l’inculture, le sauvage.
Souvenez-vous D..a dit : - "Où es-tu ?" à Adam. A Caïn, Il réitère : - " Où est ton frère ?" Verset 9 : "Et dit Yahvé à Caïn où "est Hevel ton frère ?" et il dit "Je ne sais pas (je ne savais pas), suis-je le gardien de mon frère ? (ou le gardien de mon frère c’est Je)".
Caïn a une question objectal. Est-il le gardien de son frère ? comme gardien d’un troupeau, comme frère d’un objet ? On peut traduire : "Le gardien de mon frère c’est Je." d’où la déduction que Moi, c’est l’objet. Je, c’est le sujet.
Je c’est D.. Celui qui fait l’action : ainsi fait-il la même réponse que Adam ; c’est Toi qui es le gardien de mon frère, c’est Toi qui gère le monde.
Ainsi, Caïn pose le problème du prédéterminisme.
La huitième porte
Chacun ne peut se voir que partiellement. Comment je me vois ? Comment prendre du recul sur moi même ? Où est ma liberté ? Imaginer ce qui n’existe pas...encore. C’est la parabole du roi qui veut sortir de son chateau et qui donne pour mission à son serviteur de deviner par laquelle des sept portes, il sortira, en échange de sa vie. Le serviteur réfléchit et dépose un mot dans un coffre. Le roi réunit son conseil et ensemble réfléchissent à la réponse possible du serviteur afin de la contrer. Après réflexion, le conseil pense que le roi doit ouvrir une 8ième porte. Le serviteur est appelé, lequel remet sa réponse écrite sur laquelle il avait écrit : "Le souverain ouvrira une huitième brêche."
Le nom du Messie, Peretz en hébreu signifie la brêche.
La Parabole des talents : Matthieu 25, 14 à 30.
Texte : C’est comme un homme qui part au loin : Il appelle ses propres serviteurs. Et il leur remet ses biens. A l’un il donne cinq talents, à un autre deux, à un autre un ; à chacun selon sa propre force. Et il part au loin. Aussitôt, celui qui a reçu les cinq talents va oeuvrer avec, il gagne cinq autres. De même, celui des deux : Il gagne deux autres. Celui qui a reçu un seul s’en va, fore la terre et cache l’argent de son maître.
Longtemps après le maître de ces serviteurs revient Et fait avec eux compte rendu (règle avec eux ses comptes) S’approche celui qui a reçu les cinq talents, Il présente cinq autres talents en disant : "Maître, cinq talents tu m’as remis. Vois ! cinq autres talents j’ai gagnés." Son maître lui dit : "Bon serviteur bon et fiable ; sur peu tu as été fiable ; sur beaucoup je t’établirai. Entre dans la joie de ton maître."
S’approche celui qui a reçu les deux talents, Il présente deux autres talents en disant : "Maître, ces deux talents que tu m’as remis. Vois ! deux autres talents j’ai gagnés." Son maître lui dit : "Bon serviteur bon et fiable ; sur peu tu as été fiable ; sur beaucoup je t’établirai. Entre dans la joie de ton maître."
S’approchant aussi celui, celui ayant reçu un unique talent dit : "Maître, je te connais, toi, que tu es un homme dur : moissonnant où tu n’as pas semé ; rassemblant d’où tu n’as pas dispersé, j’ai craint : je suis allé cacher ton talent dans la terre, vois : tu as ce qui est tien."
Son maître répond et lui dit : "malheureux serviteur, et hésitant ! tu savais que je moissonne où je n’ai pas semé, que je rassemble où je n’ai pas dispersé. Tu devais donc placer mon argent chez les banquiers Et, à ma venue, moi, J’aurai recouvré ce qui est mien, avec un intérêt." "Prenez-lui donc le talent Et donnez à celui qui a les dix talents." Car : à tout homme qui a, Il sera donné, Et il aura du surplus. Mais qui n’a point, Même ce qu’il a lui sera pris. Et le serviteur inutilisable, Lancez-le dehors dans la ténèbre extérieure : Là sera le pleur Le grincement des dents.
- " Qu’est-ce que tu as fait avec ce que tu as reçu ?" Le Maître remet ses biens, il n’est pas dit "a confié", "a donné", "a prêté"....il est dit : "remet". Les serviteurs montrent ce qu’ils ont gagné avec le bien remis. Mais le troisième serviteur ne croit pas au don, il a peur de son maître.
"Il n’est pas question d’avoir, il est question d’être."
Le maître a donné la capacité de... Le 3ième serviteur a caché l’argent de son maître car il n’est pas à lui. La joie du maître, c’est de créature tu es devenu créateur. Tu as fructifié. Tu es devenu maître de tes pulsions.
J’ai reçu, j’ai élaboré, je te remets.
D... fait à l’image, puis il créa l’homme à l’image de... Il fait la moitié du chemin, il nous laisse accomplir le reste du chemin.
-" Lancez-le dans la ténèbre extérieure". Lancez-le, qu’il existe !
Au total il est question de 8 talents !? Y-a-t-il un sens au chiffre 8 ? Le huitième est celui qui change le monde. Le troisième serviteur n’a pas fait fructifié le 8ième talent, celui précisément qui pouvait - peut-être - changé le monde.

Mon héritage :

Ne lisez pas la Bible seul, chez vous. La Bible est un lieu d’échange.
Le chapître 4 de la Genèse, va du concept de Nature et se termine par le concept de Culture.
C’est une invitation à la réflexion du passage du Moi au Je. L’enjeu de ce texte tient en ma capacité à voir dans l’Autre un Sujet et non un Objet.

[1] Le Deutéronome a été composé aux VII-VI° siècles av.èc.
[2] Lire à cet égard : "L’art d’aimer" et "Avoir et Etre" d’Eric From)
[3] Voir ou lire "La Vie devant soi" d’Emile Ajar (Romain Gary.
[4] Lire "Les fantômes de la Bible" de Didier Dumas.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.