dimanche 10 novembre 2013

Hermès et Mercure






Dans la mythologie grecque, Hermès (Ἑρμῆς / Hermễs, nom grec, Ἑρμᾶς / Hermãs en dorien) est une des divinités de l'Olympe. Il est le messager des dieux, donneur de la chance, l'inventeur des poids et des mesures, le gardien des routes et des carrefours, des voyageurs et des voleurs. Il guide les héros et conduit leurs âmes aux Enfers.
Il correspond au Mercure des Romains, à Sarmis ou Armis chez les Daces, Armes chez les Scythes, Taaut pour les Phéniciens, Thot en Égypte et Sarruma en Anatolie1,2[réf. à confirmer],3. Les hermétistes et les alchimistes se réclament de lui sous le nom d'Hermès Trismégiste.

Hermès Ingenui, copie romaine d'un original grec du Ve siècle av. J.-C., musée Pio-Clementino, Vatican


Fils de Zeus et de Maïa4, et donc petit-fils d'Atlas, il naît un matin dans une caverne du mont Cyllène en Arcadie « pour être le tourment des hommes mortels et des dieux immortels5 ». Selon le premier Hymne homérique qui lui est consacré, il bondit de son berceau quelques instants seulement après sa naissance, et se met en quête du troupeau d'Apollon6. Sur son chemin, il rencontre une tortue qu'il tue ; de la carapace, il fabrique une lyre sur laquelle il célèbre sa propre naissance ainsi que la demeure de sa mère7. Quelque temps plus tard, il inventera la flûte de Pan ou syrinx8.
Poursuivant son premier dessein, il gagne le soir même la Piérie où paissent les troupeaux divins9. Il dérobe cinquante bœufs à son demi-frère Apollon, soit la moitié d'une hécatombe10. Il en profite pour inventer les raquettes, pour effacer ses traces quand il pousse les bêtes devant lui, mais aussi marcher d'un pied plus léger11. En cherchant à faire cuire deux des animaux, il trouve l'art de faire le feu en frottant des morceaux de bois l'un contre l'autre12, puis consacre la viande aux douze dieux. Lui-même s'abstient de toucher au sacrifice. Après avoir dispersé les cendres, il retourne chez sa mère à qui il annonce avec assurance son intention d'embrasser le meilleur des métiers, c'est-à-dire celui de voleur13.
Quand Apollon découvre son voleur, Hermès commence par prétendre être un nouveau-né sans malice, proposant même de jurer de son innocence sur la tête de Zeus14. Le dieu archer n'est pas dupe, et veut saisir son demi-frère par le bras quand Hermès l'arrête par un éternuement. L'affaire est finalement portée devant Zeus. De nouveau, Hermès proteste de son innocence. Amusé par la précocité de son fils, le roi des dieux ordonne la réconciliation ; Hermès devra également révéler l'endroit où il a caché le troupeau15. Hermès charme son frère en jouant de la lyre, puis lui donne l'instrument ; Apollon lui accorde en échange une baguette d'or, le futur caducée16, et le don de prophétie mineure par le biais de l'oracle des Thries (femmes-abeilles)17.
Selon Pausanias, il est élevé par Acacos, fils de Lycaon, par ailleurs fondateur d'Acacésion en Arcadie, d'où son épiclèse d'« Acacésien ».

Il apparaît souvent sous les traits d'un jeune homme « à sa première barbe, dans le charme de cet âge18. Il se plaît en la compagnie des Charites et des Heures. Devant le spectacle d'Arès et d'Aphrodite faits prisonniers par Héphaïstos, il s'exclame que lui aussi aimerait dormir dans les bras de la déesse, fût-ce au prix de trois fois plus de chaînes.
Avec Aphrodite justement, Hermès engendre Hermaphrodite, divinité bisexuée, mais aussi Éros dans les traditions plus tardives19. Il est, selon les auteurs, le père de dieux rustiques à la sexualité débridée tels Pan, son fils par « la fille de Dryops » (Hymne homérique à Pan) ou par la nymphe Thymbris ou Hybris (pseudo-Apollodore), ou par la nymphe Pénélope (les Dionysiaques), voire par Pénélope, femme d'Ulysse (divers récits post-homériques) ; comme Pan ou comme le dieu phallique Priape, parfois également donné pour son fils (Hygin, Fables), il est d'ailleurs souvent représenté sexe dressé (il aime la beauté humaine), et ses amours sont aussi bien féminines (nymphes) que masculines (Pollux, frère jumeau de Castor et archétype du guerrier valeureux, ou le bel Anthéos d'Assessos par exemple). La tradition hésiodique lui prête des amours avec la nymphe-déesse Calypso, rencontrée par Ulysse dans l'Odyssée,qui le rend père du peuple des Céphalléniens (Hésiode, Catalogue des femmes). On le range également volontiers parmi les prétendants de Perséphone et divers chants des Dionysiaques (notamment VI) lui reconnaissent pour épouse Péitho, la déesse de la Persuasion. Pindare, enfin, lui attribue la paternité d'une fille, la déesse messagère Angélia, sans toutefois indiquer le nom de la mère de cette dernière (Pindare, Olympiques, Ode 8. 81 ff.).
Hermès est également le père d'amants mythologiques célèbres, comme Abdère (amant d'Héraclès) ou Daphnis (de Pan ou Apollon).
Parmi ses autres enfants, on compte notamment :
Lors de la guerre de Troie, il prend parti pour les Achéens mais ne participe guère à la bataille. Cependant il se retrouve face à Léto mère d'Apollon et d'Artémis mais refuse de la combattre. Il se contente d'être le messager et l'interprète (on rapproche son nom du mot ἑρμηνεύς / hermêneús, « interprète ») de Zeus. Ainsi, il guide au mont Ida Aphrodite, Athéna et Héra qui concourent pour la pomme d'or, afin de les soumettre au jugement de Pâris. Il escorte Priam, venu chercher le corps d'Hector, dans le camp grec ; il avertit (sans succès) Égisthe de ne pas tuer Agamemnon ; il transmet à Calypso l'ordre de libérer Ulysse. Après la guerre, c'est lui qui amène Hélène en Égypte.
De même, c'est lui qui, d'après le pseudo-Apollodore, devant enlever Io sur demande de Zeus, tue Argos aux cent yeux, placé en surveillance par Héra, d'où son épiclèse d'« Argiphonte » (Ἀργειφόντης / Argeiphóntês, « tueur d'Argos ») — l'interprétation de cette épithète est pourtant sujette à caution : la légende d'Argos est probablement postérieure à Homère, qui emploie déjà cette épiclèse ; une autre interprétation traduit par « à la lumière blanche, éblouissant ». Guide des héros tout comme Athéna, il conduit Persée dans sa quête de Méduse et guide Héraclès dans les Enfers.
C'est le conducteur des âmes vers Hadès, d'où son épithète de Πομπαῖος / Pompaĩos, puis plus tard « Psychopompe » (en grec Ψυχοπομπός / Psukhopompós). À la fin de l'Odyssée, on le voit ainsi conduisant les âmes des prétendants dans le pré de l'Asphodèle. L'hymne orphique consacré à l'Hermès souterrain, chthonien ou infernal, le dit fils de Dionysos et d'Aphrodite (Hymnes orphiques, 57).



C'est avant tout la personnification de l'ingéniosité, de la mètis (intelligence rusée) et de la chance. L'étymologie du mot « coup de chance », lorsqu'un bienfait arrive inopinément, se dit en grec ancien Ἑρμαιον (hermaíon) et évoque le dieu également. Dans ses Caractères, le philosophe Théophraste rapporte ce proverbe antique : Ἑρμῆς κοινός20, « Hermès est à tout le monde », qui signifie que le dieu est loué pour avoir apporté la bonne fortune, le bon hasard. Hermès est, avec Héraclès, le patron des gymnases et palestres, où son buste est toujours présent. Il protège donc les sportifs et est le fondateur des concours de lutte. C'est donc le dieu du commerce, des voyageurs et des voleurs, des pasteurs et de leurs troupeaux, ainsi que des orateurs ou des prostituées. Il est, parmi les dieux grecs, le plus proche des hommes et le plus bienveillant à leur égard : il leur donne l'écriture, la danse, les poids et mesures, la flûte et la lyre, le moyen de produire une étincelle lorsque le feu s'est éteint. Il était de coutume de placer des empilements de pierres en son honneur aux carrefours : chaque voyageur ajoutait une pierre à l'édifice. Ces tas de pierres ont été peu à peu supplantés par des bornes en pierre de forme phallique placées le long des routes, pour aboutir à la forme équarrie et quadrangulaire des hermès, surmontés de la tête du dieu et portant, en leur centre et en relief, ses attributs virils (voir le scandale de la mutilation des Hermès, Hermocopides, où fut mêlé Alcibiade). Toute rencontre, tout événement, tout accident imprévu sur une route est appelé « don d'Hermès » (en grec ἕρμαιον / hermaion qui désigne aussi de notre coup de chance). Les offrandes préférées d'Hermès, comme dieu des orateurs, sont le lait mêlé de miel et les langues d'animaux. C'est Hermès qui donna le don de parole à Pandore la première femme et l'emmènera aux hommes. Bien qu'il soit un dieu très populaire, son culte public est peu développé. Plusieurs régions de la Grèce, au premier chef l'Argolide, intègrent dans leur calendrier un mois qui lui est dédié, Ἕρμαιος / Hermaios (mi-octobre à mi-novembre). Il semble avoir été associé à une fête des morts. Dans une symbolique similaire, un sacrifice lui est offert, toujours à Argos, le trentième jour suivant des funérailles. À Athènes, au troisième jour des Anthestéries, une offrande de gruau de graines est consacrée à Hermès Chtonien.
Il est célébré sous le nom de Kadmilos au sanctuaire des Grands Dieux de Samothrace comme le compagnon d'Axieros-Déméter, la Grande Mère.

Stèle hermaïque en pierre, 129-138 ap. J.-C., Musée national archéologique d'Athènes

Épithètes, attributs et sanctuaires

Statue d'Hermès dans les jardins de Versailles

Le caducée1 est un des attributs du dieu Hermès dans la mythologie grecque, représenté comme une baguette de laurier ou d'olivier surmonté de deux ailes et entouré de deux serpents entrelacés. Le caducée sert à guérir les morsures de serpents et c'est pourquoi il en est orné.
Le terme « caducée » est souvent appliqué dans le contexte médical au bâton d'Asclépios et à un miroir symbolisant la prudence, à la coupe d'Hygie pour les pharmaciens, à un diapason pour les audioprothésistes ou à un serpent représentant la courbure du ventre de la femme enceinte pour les sages femmes.

Le caducée représente la médecine en général il représente la guérison et la prédiction
Caducée d'Hermès
Le caducée (en grec ancien, κηρύκειον / kêrúkeion, « sceptre du héraut » ou ῥάϐδος / rhábdos, « bâton ») est un bâton autour duquel s'enroulent deux serpents qui se font face à son sommet. Il peut aussi arriver qu'il soit représenté avec une paire d'ailes. À l'origine ce n'était qu'un bâton orné de rubans qui flottaient au vent, remplacés avec le temps par les fameux serpents. Le Caducée symbolise tout ce qui se rapporte au commerce et au transport voire l'alchimie:les deux serpents se faisant face symboliseraient les substances élémentaires que sont le soufre et le mercure quand elles se trouvent en parfait équilibre. Le Caducée ne doit pas être confondu avec le bâton d'Esculape autour duquel ne s'enroule qu'un seul serpent. Le bâton d'Esculape est le symbole des pharmaciens par référence au dieu grec de la Médecine Asclépios.
Outre Hermès, la déesse de l'aurore Iris était aussi représentée avec un caducée car elle annonce le lever du Soleil tel un messager.
Selon l'hymne homérique qui lui est dédié, c'est Apollon qui a donné à Hermès son bâton emblématique. En effet, alors qu'il était encore enfant, il lui déroba une partie de son troupeau et se cacha dans une grotte pour échapper à la colère olympienne. Le dieu du Soleil se mit alors à sa recherche pour le punir de ce larcin. Pourtant, lorsqu'il trouva Hermès, ce dernier se mit à jouer de la lyre qu'il avait inventée. Apollon en fut si charmé que sa colère fut immédiatement apaisée. Un accord eut lieu entre les deux divinités : Apollon épargna Hermès en échange de l'instrument mélodieux. Il fut tellement ravi de cette acquisition qu'il en gratifia en outre le dieu des carrefours en lui offrant le fameux caducée.
Jacques de Guyse au Moyen Âge, dans ses chroniques du Hainaut, reprenant des chroniqueurs ou auteurs plus anciens que lui présente le caducée tenu par l'idole d'or représentant le dieu Mercure (dans le temple de Mercure de la mythique ville de Belgis) comme « une baguette qui avait une vertu somnifère »2
Ce caducée est le sceptre porté par les hérauts, qui rend leur personne inviolable. À l'origine, il est simplement en olivier, encore avec ses branches. Par la suite, les branches sont enroulées autour du bâton pour figurer des serpents.
Il reste aujourd'hui encore un symbole du commerce comme de l'éloquence (il figure notamment sur la tribune de l'Assemblée nationale). Alors que le caducée d'Asclépios est un symbole de la médecine en Europe, celui d'Hermès représente la médecine en Amérique[citation nécessaire]

Les ésotéristes de toutes époques n'ont pas manqué d'interpréter à leur façon ce fameux insigne ou symbole. Voici l'interprétation de Omraam Mikhaël Aïvanhov. Le caducée a un axe, deux lignes s'élevant en "un mouvement de spirales entrelacées", cinq renflements. Il représente la structure occulte de l'anatomie humaine, telle que la voient Tantra-Yoga et Kundalinî Yoga. Le bâton central est le canal (nâdî) médian sushumnâ, à l'intérieur de la moelle épinière ; le long de ce canal, qui est "l'axe de la colonne vertébrale", s'élève l'énergie kundalinî ; les deux serpents sont les deux canaux Idâ, "polarisé négativement et lié à la Lune", et Pingalâ, "polarisé positivement et lié au Soleil" ; de haut en bas, pour les cinq renflements : cerveau (hémisphère droit et gauche), poumons (poumon gauche, cœur ; poumon droit), foie et rate (foie à droite, rate à gauche), rein (rein gauche, rein droit), glandes génitales (glande à droite, glande à gauche).
« D'après la Science initiatique, deux courants partent des hémisphères droit et gauche du cerveau et descendent en passant alternativement de part et d'autre de la colonne vertébrale. Le courant qui part de l'hémisphère droit du cerveau passe par le poumon gauche et le cœur, se dirige vers le foie, passe ensuite par le rein gauche et la glande génitale droite, puis se rend dans la jambe droite. Le second courant part de l'hémisphère gauche du cerveau, se rend au poumon droit, puis dans la rate et de là dans le rein droit, puis dans la glande génitale gauche et la jambe gauche. Ces courants se croisent donc et, à chaque croisement, s'opère le passage du positif au négatif, du masculin au féminin, et inversement3. »
Dans l'Ancien Testament4, on trouve déjà mention d'un baton orné de serpents d'airain, qui joue un rôle thérapeutique (guérir des morsures de serpent) :
8 - L'Éternel dit à Moïse : Fais-toi un serpent brûlant, et place-le sur une perche ; quiconque aura été mordu, et le regardera, conservera la vie.
9 - Moïse fit un serpent d'airain, et le plaça sur une perche ; et quiconque avait été mordu par un serpent, et regardait le serpent d'airain, conservait la vie.
C'est là l'origine du symbole appelé caducée utilisé par les médecins et les pharmaciens. Le suffixe -an spécifie qu'il y a en réalité deux serpents sur le bâton d'airain, un symbole alors très proche des serpents entrelacés du caducée d'Hermès.

Il existe deux forces selon le yoga qui s'entremêlent autour d'une troisième et forment ainsi schématiquement un caducée le long de la colonne vertébrale, en remontant du premier chakra jusqu'au septième. Le yoga parle même d'une énergie primitive lovée au niveau du premier chakra, symbolisé par un serpent, dénommé kundalini, qu'il faut réveiller afin d'atteindre l'éveil. Dans de nombreux livres yogiques, on peut retrouver le symbole de ces trois forces : ida, pingala et sushumna5.



Mercure (lat. : Mercurius) est le dieu du commerce, des voyages et messager des autres dieux dans la mythologie romaine, assimilé à l'Hermès grec. Son nom est lié au mot latin merx (fr. : marchandise), mercari (fr. : commercer), et merces (fr. : salaire). Ses attributs traditionnels sont la bourse, le plus souvent tenue à la main, le pétase, le caducée, des sandales ainsi qu'un coq et/ou un bouc. Il était célébré le 15 mai en particulier.
Le mot "mercredi" dérive étymologiquement de "Mercure".

Mercure n'apparait pas parmi les divinités di indigetes de la religion romaine archaïque. Au moment de son assimilation avec le dieu grec Hermès, commençant vers le IVe siècle av. J.-C., il réunit les fonctions des Dei Lucrii, ces anciennes divinités du commerce, de l'échange et du profit.
Stèle de Mercure au grand caducée (Musée Carnavalet, Paris)
Certains historiens, voient en Mercure la fusion du dieu grec Hermès et d'un dieu pré-romain — peut-être étrusque — du contrat. Ce terme de contrat serait à prendre au sens large : aussi bien contrat marchand, qu'accord entre des personnes portant sur des choses non monétaires.[réf. nécessaire]
Cette fusion aurait eu lieu, comme toutes les assimilations mythologiques, artistiques, culturelles, juridiques de Rome avec la Grèce antique, au cours du IIe siècle avant notre ère. Dès le début, cette assimilation est facilitée par la proximité d'apparence des deux divinités: le port des chaussures Talaria, du chapeau ailé, et du caducée, ce bâton avec deux serpents entrelacés, don d'Apollon à Hermès. Mercure est souvent accompagné d'un coq, symbole de la nouvelle journée, d'un bélier ou d'une chèvre, symboles de la fertilité, ou encore d'une tortue, faisant référence à l'invention légendaire de la lyre avec une carapace de tortue.
Il a été un messager des dieux et un dieu du commerce, en particulier du commerce des grains.
Enfin, Mercure est aussi, un dieu « psychopompe », qui conduit les âmes récemment décédées dans l'au-delà.
Plus tard, le dieu romain a encore subi des métamorphoses, notamment en Gaule romaine où il est modifié par ce que l'on appelle le syncrétisme gallo-romain. C'est-à-dire qu'il est, bien que toujours dénommé et représenté de la même façon — outre certaines variantes mineures — « amalgamé » aux dieux celtiques majeurs ou aux divinités topiques en fonction des peuples gaulois ou des lieux. Ainsi, en Gaule romaine, ce n'était pas tout à fait au Mercure de Rome qu'on vouait un culte — sauf lors de cérémonies officielles romaines, célébrées par des colons expatriés — mais à des Mercure gaulois. Minerve, divinité — entre autres — des artisans. Ce Lugus Mercurius assimile alors la plupart des aspects du dieu celtique Lug.
En Gaule aussi bien qu'à Rome, bien qu'il représente souvent la troisième fonction, la fonction artisanat/commerce dans le cadre des fonctions tripartites indo-européennes, son rôle ne se laisse pas toujours réduire au cadre dumézilien.

Le temple de Mercure a été construit en 495 av. J-C dans le Circus Maximus, entre les collines de l'Aventin et du Palatin. Lieu particulièrement adapté pour adorer un dieu du commerce connu pour sa rapidité, car c'était un centre majeur du commerce et on y trouvait un hippodrome. La situation du temple de Mercure placé entre l'Aventin tenu par la plèbe et le Palatin, centre politique des patriciens, souligne son rôle en tant que médiateur.
Mercure n'appartenant pas au groupe des premières divinités romaines, il n'avait pas reçu de flamine («prêtre»). On l'honorait cependant lors d'une fête importante, le 15 mai, les Mercuralia fête au cours de laquelle les marchands arrosaient leur tête et leurs marchandises d'eau tiré de son puits sacré situé près de la Porta Capena.

  • le coq
  • le bouc
  • le serpent
  • l'aigle
  • le cerf

Mercure est le dieu du commerce, des voyageurs, des voleurs, des marchands, des médecins et il est également le messager des dieux. Il accompagne aussi les âmes en enfer.
Tel un ectoplasme, la puissance de ce dieu est dû à sa capacité de prendre la forme des circonstances. Jamais il n'était figé dans une forme donnée. Ainsi put-il mettre à sac l'Olympe.

Mercure, messager des Dieux, est chargé de transmettre les nouvelles. À la fin de la renaissance et au début de l’ère baroque, les peintres et auteurs érudits en font l’allégorie du messager : « Sois brève, ma bonne Mercure femelle » dit Falstaff à l’hôtesse dame Quickly qui tarde à lui communiquer le message dont elle est chargée, dans Les Joyeuses Commères de Windsor de Shakespeare5.
Par extension, le nom de Mercure est associé aux débuts de la presse périodique, chargée de communiquer les nouvelles, ainsi le Mercurius Politicus (1659) anglais consacré à l’actualité des nouvelles étrangères et des événements en cours dans les « trois nations d’Angleterre, d’Écosse et d’Irlande pour l’information du public6. » Le Mercure galant, un des premiers périodiques français (1672), donne à ses lecteurs les nouvelles de la Cour et de Paris (il inspirera la création de Der Teutsche Merkur à Weimar en 1773). En Angleterre encore paraissent The Impartial Protestant Mercury (1681), The London Mercury (1682) ou le Rutland And Stamford Mercury en 1695. La multiplication de ces titres font que Mercure devient nom commun sous la plume de Bayle : « le nombre des mercures ou des ouvrages qui mériteraient ce nom s'est si fort multiplié qu'il serait temps qu'on en donnât l’histoire7
En 1737 paraît le journal régional britannique Sherborne Mercury ; en 1758, l’américain James Franklin, frère de Benjamin, fonde le The Newport Mercury. Le Quebec Mercury, hebdomadaire anglophone, voit le jour dans la ville de Québec en 1805. En 1824 c’est le tour du Staffordshire Mercury, hebdomadaire anglais ; El Mercurio de Valparaíso est créé en 1827. La sixième édition du Dictionnaire de l'Académie, parue en 1835, rajoute cette définition dans l'article consacré à Mercure : « Il a servi et sert encore de Titre à divers écrits périodiques traitant de politique, de littérature, et contenant des annonces, des nouvelles. Le Mercure français. Le Mercure galant. Le Mercure de France ».
The Maitland Mercury le premier journal local australien, paraît pour la première fois le 7 janvier 1843; The Weston & Somerset Mercury anglais date de la même année. Le Guelph Mercury est créé en 1854 au Canada, la même année que le Hobarton Mercury australien suivi en 1855 par l’Illawarra Mercury également australien ; le Clevedon Mercury paraît pour la première fois en 1863 en Angleterre, le St Arnaud Mercury australien le 13 février 1864.
Il existe toujours aujourd'hui un certain nombre d’organes de presse qui portent le nom de Mercure, par exemple le quotidien national chilien El Mercurio.


Mercure (Villa Médicis)

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