dimanche 23 février 2014

Le droit à l’erreur !


As t-on le droit de se tromper dans son job ? Vaste sujet ou tabou ?
Je me souviens des propos de l’un de mes patrons : « l’entreprise te paie pour faire des essais, des tentatives, et aussi pour corriger le tir lorsque tu réalises que tu n’es pas sur le bon chemin. »
Dostoïevski écrit dans Crime et Châtiments : « L’erreur est le privilège de l’homme sur tous les organismes. En se trompant on arrive à la vérité. C’est parce que je me trompe que je suis un être humain… »
Dans les ateliers que j’anime, j’invite souvent les participants à réfléchir à cette question du droit à l’erreur.
Dans les organisations, rarement pour ne pas dire jamais, on suggère aux collaborateurs de créer, d’expérimenter, et finalement de prendre des risques.
On s’autorise rarement à prendre des initiatives et on a la fâcheuse tendance à s’abriter, à se protéger. Cette attitude est légion en période d’instabilité économique. Résultat : chacun ouvrant un parapluie, on ne décide pas ou de manière tardive.

Il y a un paradoxe : on veut de la certitude, de la sécurité, de la maîtrise, alors que les organisations aujourd’hui et encore plus demain, vont vers de l’incertitude et de la complexité. On se rassure en ayant recours à des processus mais bien souvent on constate, et je paraphrase le psychiatre Christophe Dejours, que « lorsque l’on applique à la lettre les procédures, le système ne fonctionne pas ». C’est au collaborateur d’inventer un chemin pour arriver à la finalité, et donc de risquer à commettre des erreurs.

On pourrait simplifier le problème en le résumant de manière binaire pour faire référence au langage informatique. Autrement dit face à une situation, tout individu a deux alternatives : ne rien faire ou tenter quelque chose.
Si je ne tente rien, il ne va rien se passer et je serai très probablement face à la même situation dans une semaine, un mois, un an….De plus mon attitude passive a de bonnes chances de m’être reprochée.  Autre alternative, je tente quelque chose avec en filigrane la question : quel risque je prends en avançant un pion ? En prenant une décision ?

Dans « Oser la confiance », Bertrand MARTIN s’exprimait ainsi dans les années 80 : « L’homme ne se construit pas dans la sécurité. Il doit pouvoir affronter l’épreuve et la surmonter. Qu’est ce que la vie si elle ne se risque pas ? »

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