dimanche 30 mars 2014

Agadir





 
 


Agadir (mot qui signifie « grenier collectif fortifié » en Tamazight2 ; en tifinagh : ⴰⴳⴰⴷⵉⵔ, en arabe أڭادير) est une ville du sud-ouest marocain, située sur la côte Atlantique, dans la région du Souss, à 508 km au sud de Casablanca, à 173 km d'Essaouira et à 235 km à l'ouest de Marrakech3. C'est le chef-lieu de la région administrative Souss-Massa-Drâa et de la préfecture d'Agadir Ida-Outanane.

La population de l'agglomération du Grand Agadir est estimée en 2012 à environ 900 000 habitants.[réf. nécessaire] La ville compte actuellement environ 600 000 habitants1,4 (Gadiris en français, Gougadir/Oultougadir en tachelhit, Gadiri/Gadiria en arabe), et l'agglomération, avec les villes voisines, Inezgane et Aït Melloul, 600 000 habitants. D'après le recensement de 2004, Agadir comptait cette année-là 346 106 habitants5 et la population de la préfecture d'Agadir Ida-Outanane était de 487 954 habitants5. C'est l'un des principaux centres urbains du Maroc, septième agglomération du pays après Casablanca, Rabat, Fès, Marrakech, Meknès et Tanger. La densité de population est assez forte. Trois langues sont pratiquées dans la ville : l'arabe, (essentiellement la darija, l'arabe dialectal marocain) ; le tachelhit (ou berbère) par les Imazighen (Berbères Chleuhs ou Icelḥiyen) ; et le français.
Ravagée par un tremblement de terre en 1960, la ville a été entièrement reconstruite avec des normes parasismiques obligatoires. C'est désormais la plus grande station balnéaire du Maroc où les touristes et les résidents étrangers viennent nombreux, attirés par un climat exceptionnellement doux tout au long de l'année. Depuis 2010, bien desservie par les vols low cost et l'autoroute jusqu'à Tanger, la ville attire de tous horizons et connait une croissance annuelle de plus de 6 % par an en demande de logements alors que la production dépasse à peine 3,4 %

L'histoire est pratiquement muette sur Agadir avant le XIIe siècle.
Au IIe siècle av. J.-C., l'historien Polybe évoque au nord de l'Afrique, sur l'Atlantique, un cap Rhysaddir, qui pourrait avoir été situé non loin d'Agadir ; sa localisation est encore en débat.
La plus ancienne attestation cartographique que l'on trouve à propos d'Agadir apparaît sur une carte de 1325 : à l'emplacement approximatif de la ville actuelle, l'indication d'un lieu nommé Porto Mesegina, d'après le nom d'une tribu berbère déjà citée au XIIe siècle, les Mesguina, c'est-à-dire les Ksima.
À la fin de l'époque médiévale, Agadir est un bourg de peu de notoriété ; le nom même, Agadir el-arba, est attesté pour la première fois en 15107.
En 1505, les Portugais, déjà installés sur les côtes marocaines, fondent un comptoir et une forteresse au pied de la colline devant la mer, Santa Cruz do Cabo de Aguer (Sainte Croix du Cap Ghir), à l'emplacement du quartier désormais disparu de Founti, (nommé ainsi d'après le mot portugais fonte qui veut dire fontaine).
Founti et la Casbah en 1905
Rapidement, les Portugais sont en butte à l'hostilité des tribus de la région. Dès 1530, ils sont bloqués dans Santa Cruz. Le reflux portugais s'amorce quand le 12 mars 1541 le Chérif Saâdien Mohammed ech-Cheikh s'empare de la forteresse de Santa Cruz de Aguer. Six cents survivants portugais sont faits prisonniers, dont le gouverneur Guterre de Monroy et sa fille Dona Mecia. Les captifs sont rachetés par des religieux, venus spécialement du Portugal. Dona Mecia, dont le mari avait été tué lors de la bataille, devient l'épouse de Mohammed ech-Cheikh mais meurt en couche, en 1544. La même année, Mohammed ech-Cheikh fait libérer le gouverneur Guterre de Monroy, qu'il avait pris en amitié8.
Les positions portugaises au Maroc, acquises entre 1505 et 1520, vont en régressant. Après la perte d'Agadir, les Portugais doivent abandonner Safi et Azemmour. Le Maroc commence à avoir moins d'importance pour le Portugal qui se tourne désormais vers les Indes et le Brésil. Après 1550, les Portugais ne tiennent plus au Maroc que Mazagan (devenu El Jadida), Tanger et Ceuta.
En 1572, la Casbah est construite au sommet de la colline par Moulay Abdallah el-Ghalib, successeur de Mohammed Ech-Cheikh. C'est désormais Agadir N'Ighir, littéralement, le grenier fortifié de la colline en tachelhit9.
Au XVIIe siècle, sous le règne de la dynastie berbère du Tazeroualt, Agadir devient une rade d'une certaine importance, développant les échanges avec l'Europe. Il n'existe alors ni véritable port, ni appontement. D'Agadir partent notamment du sucre, de la cire, du cuivre, des cuirs et des peaux10. Les Européens amènent leurs produits manufacturés, notamment des armes et des tissus. Sous le règne du sultan Moulay Ismail (1645-1727) et de ses successeurs, les échanges avec la France, jusque-là actif partenaire, régressent au profit des Anglais et des Hollandais.
L'entrée de la Casbah
En 1731, un sévère tremblement de terre frappe la ville. En 1746, les Hollandais installent un comptoir au pied de la Casbah, sous l'autorité du sultan, et participent sans doute à la restauration de la ville. Au-dessus de la porte d'entrée de la Casbah, on peut encore voir l'inscription hollandaise, avec sa transcription en arabe, « Vreest God ende eert den Kooning », qui signifie « Crains Dieu et honore ton roi », et la date 1746.
Après une longue période de prospérité sous les règnes des dynasties saadiennes et alaouites, Agadir décline à partir de 1760, à cause de la prééminence accordée au port concurrent d’Essaouira, par le Sultan Alaouite Sidi Mohammed ben Abdallah, qui veut châtier le Souss, rebelle à son autorité. Ce déclin dure un siècle et demi. En 1789, un voyageur européen fait une brève description d'Agadir : « C’est maintenant une ville déserte, il n’y a plus qu’un petit nombre de maison qui tombent en ruines ».
En 1881, le sultan Moulay Hassan ouvre de nouveau la rade au commerce afin de pouvoir ravitailler les expéditions qu'il envisage dans le sud. Ces expéditions destinés à réaffirmer son autorité sur les tribus du Souss et à s'opposer aux projets des Anglais et des Espagnols, eurent lieu en 1882 et 188611.
Plan d'Agadir en 1885 par Jules Erckmann
En 1884, Charles de Foucauld décrit dans Reconnaissance au Maroc son rapide passage à Agadir, venant de l'est : « Je longe le rivage jusqu'à Agadir Irir. Le chemin passe au-dessous de cette ville, à mi-côte entre elle et Founti : Founti est un hameau misérable, quelques cabanes de pêcheurs; Agadir, malgré son enceinte blanche qui lui donne un air de ville, est, me dit-on, une pauvre bourgade dépeuplée et sans commerce12. »
En 1911, l'envoi d'une canonnière allemande dans la rade provoque le Coup d'Agadir et fait brutalement apparaître Agadir sur la scène mondiale. Invoquant un appel à l'aide d'entreprises allemandes de la vallée du Souss, l'Allemagne décide, le 1er juillet 1911, pour protéger ses intérêts au Maroc et défendre ses prétentions sur le pays, d'envoyer dans la baie d'Agadir, dont la rade avait été, jusqu'à 1881, fermée au commerce étranger, une canonnière, la SMS Panther, rapidement relayée par le croiseur Berlin. Les très vives réactions internationales, en particulier celle de la Grande-Bretagne, surprennent l'Allemagne. La guerre menace. Après d'âpres négociations, un traité franco-allemand est finalement signé le 4 novembre 1911, laissant les mains libres à la France, qui va pouvoir établir son protectorat sur le Maroc, en contrepartie celle-ci cède quelques colonies en Afrique. C'est alors seulement que la canonnière Panther et le croiseur Berlin quittent la baie d'Agadir.
En 1913, la ville (Agadir N'Ighir et Founti) compte moins de mille habitants. Le les troupes françaises débarquent à Agadir. En 1916, un premier appontement est construit près de Founti, une simple jetée, dite plus tard « jetée portugaise », qui a subsisté jusqu'à la fin du XXe siècle. Après 1920, sous le protectorat français, un port est aménagé et la ville connait un premier essor avec la construction de l'ancien quartier Talborjt situé sur le plateau au pied de la colline. Deux ans après, à côté de Talborjt, le long de la faille géologique de l'oued Tildi, le quartier de Yahchech, plus populaire, a commencé à se construire.
Autour de 1930, Agadir est une étape importante de l'AéropostaleSaint-Exupéry et Mermoz font escale.
Le quartier de Founti et la plage en 1930
Le quartier de Founti et le port en construction en 1930
Dans les années 1930 un centre-ville moderne commence à s'édifier, selon les plans des urbanistes Henri Prost, directeur du Service d'urbanisme du Protectorat, et de son adjoint Albert Laprade, sur un tracé en fer à cheval s'appuyant sur le front de mer13, autour d'une grande avenue perpendiculaire à ce front de mer, l'avenue Lyautey, renommée depuis avenue du Général Kettani. Dans les années 1950, le développement urbain se poursuit sous la direction du directeur du Service de l'urbanisme du Maroc, Michel Écochard.
Après 1950 et l'ouverture du nouveau port de commerce, la ville, très dynamique, se développe avec la pêche, les conserveries, l'agriculture, l'exploitation minière. Elle commence aussi à s'ouvrir au tourisme grâce à son climat et à ses beaux hôtels. Plusieurs années de suite, à partir de 1952, Agadir organise le Grand Prix d'Agadir, puis le Grand Prix automobile du Maroc.
En 1959, le port reçoit la visite du yacht de l'armateur grec Aristote Onassis et de son hôte, Winston Churchill14.
Le , Agadir, qui compte alors plus de 40 000 habitants, est ravagée par un tremblement de terre de magnitude 5,7 sur l'échelle de Richter, qui fait plus de 15 000 morts15.

Voir aux alentours


Agadir
أڭادير
ⴰⴳⴰⴷⵉⵔ
Blason de Agadir
Héraldique
Agadir, décembre 2011
Agadir, décembre 2011
Administration
Pays Maroc Maroc
Région Souss-Massa-Drâa
Préfecture Agadir Ida-Outanane
Maire Tariq Kabbage (USFP) (2009)
Démographie
Population 570 700 hab. (20101)
Géographie
Coordonnées 30° 25′ Nord 9° 36′ Ouest  
Divers

Chef-lieu de Souss-Massa-Drâa
Principale ville balnéaire du Maroc

Localisation
Géolocalisation sur la carte : Maroc
Voir la carte topographique du Maroc
City locator 14.svg
Agadir
Liens
Site web http://www.agadir.ma/

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.