lundi 30 juin 2014

La santé mentale est devenue un outil du néolibéralisme

Mathieu Bellahsen: «La santé mentale est devenue un outil du néolibéralisme»

|  Par Sophie Dufau
Comment, du champ psychiatrique, la notion de santé mentale s'est-elle déplacée sur le champ économique ? Entretien vidéo avec le psychiatre Mathieu Bellahsen, auteur du livre La Santé mentale – Vers un bonheur sous contrôle (Éd. La Fabrique).

« Intriquer clinique et politique est une gageure », écrit le psychiatre Mathieu Bellahsen dans son livre La Santé mentale – Vers un bonheur sous contrôle. Il y parvient pourtant de façon convaincante en retraçant l'histoire du concept de santé mentale jusqu'à son utilisation aujourd'hui dans la « gestion des masses ». Ou comment, du champ psychiatrique, cette notion s'est déplacée sur le champ économique.
L'originalité de cet essai réside aussi dans la personnalité de son auteur. Psychiatre des hôpitaux (ex-président des internes en psychiatrie et cofondateur d'Utopsy), il suit au quotidien les malades d'un secteur de la banlieue parisienne. Fort de cette pratique, Mathieu Bellahsen est allé voir aux sources du concept de santé mentale pour comprendre son évolution. Le décryptage de textes essentiels – émanant de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), de l'Europe ou du Centre d'analyse stratégique (service dépendant du premier ministre) – permet de saisir combien l'intention humaniste du milieu du XIXe siècle s'est muée, au début du XXe siècle et sous un vocabulaire positif, en norme impérative des comportements :
– « La santé mentale et le bien-être mental sont des conditions fondamentales à la qualité de la vie, à la productivité des individus, des familles, des populations et des nations, et confèrent un sens à notre existence tout en nous permettant d'être des citoyens à la fois actifs et créatifs », écrit l'OMS en 2005
– « Une personne en bonne santé mentale est quelqu'un qui se sent suffisamment en confiance pour s'adapter à une situation à laquelle elle ne peut rien changer », estime le Centre d'analyse stratégique en 2010.
– La prise en compte de la santé mentale permet « d'améliorer la disponibilité des ressources économiques », peut-on lire dans le Livre vert de l'Union européenne, publié en 2005.

Ces définitions du bien-être ou du bonheur, vues à l'aune de la productivité des individus ou de leur soumission à une situation à laquelle ils ne peuvent « rien changer », influent forcément sur les pratiques soignantes. Les évaluations des traitements seront mesurées à la capacité des malades de se conformer à ces normes – « L'idée générale sous-tendue est celle de la possibilité d'une vie entièrement contrôlable par la force de la volonté », écrit Mathieu Bellahsen, soulignant combien ce discours évacue « la partie tragique de l'existence humaine » – et les efforts seront portés sur les individus capables de produire les résultats attendus. Exit donc les plus résistants et notamment les grands délirants que l'on voit de plus en plus dans la rue ou en prison.
Or « ce qu'il faut construire avec toute personne en proie au délire ou à la dépression, écrit Mathieu Bellahsen, c'est la possibilité d'une vie supportable selon ses propres critères plutôt que selon une norme dictée par autrui ». Ici réside l'autre intérêt de ce livre : proposer une résistance à ces normes, à ces pratiques. « La santé mentale standardisée se nourrit des statistiques là où une autre psychiatrie se nourrit d'expériences, de savoir-faire, de ficelles du métier, de monographie et d'histoire », rappelle ce psychiatre. On peut aussi choisir d'autres critères d'évaluation d'un traitement : les avis des familles, des usagers, de tous les professionnels qui interviennent. Mais cela nécessite de sortir du cadre et des protocoles standardisés, et d'écouter.

Mathieu Bellahsen, La Santé mentale – Vers un bonheur sous contrôle. Préface de Jean Oury. 186 pages, 13 euros. Éditions La Fabrique.

La tyrannie de la beauté

Jean-François Dortier





Consultez le sommaire du magazine Le corps sous contrôle
La beauté est injuste. Elle crée des inégalités entre individus qui, bien que non dites, ont de très fortes implications sur le marché de l’amour ou sur celui du travail. Par Jean-François Dortier.
On peut débattre sans fin de la beauté. La laideur, elle, est indiscutable.
Dans Les Mots (1964), Jean-Paul Sartre se rappelle comme d’un véritable traumatisme le jour où, à l’âge de 7 ans, on lui a coupé les cheveux. Jusque-là, il portait une longue chevelure blonde et bouclée qui cachait un visage enfantin. Mais d’un seul coup sa nouvelle coiffure va révéler à la famille ce qu’elle n’avait pas voulu reconnaître : l’enfant est très laid et il louche. C’est l’effroi quand il rentre à la maison, tondu. Sa mère s’enferme dans sa chambre pour pleurer. Son grand-père est atterré. Il « avait confié au coiffeur une petite merveille, on lui avait rendu un crapaud : c’était saper à la base ses futurs émerveillements. » Plus tard, grâce à son génie, Sartre saura compenser sa laideur – sa taille de nabot, son regard de travers, sa voix nasillarde – et deviendra un vrai séducteur.
Mais tous les laiderons n’ont pas du génie, et sur eux pèse une malédiction. Car la laideur physique est un lourd handicap, sur le marché de l’amour comme sur le marché du travail. Dans L’Histoire de la laideur (1), Umberto Eco rapporte le destin peu enviable de ceux que la nature a défavorisés. L’histoire réserve un sort piteux à ceux qui ont eu le malheur de naître difformes, hideux, sans grâce. Dans la peinture occidentale, la laideur est associée à la souffrance, l’enfer, les monstres, l’obscène, le diable, la sorcellerie, le satanisme. Car la laideur suscite le dégoût, mais aussi la peur, la dérision, au mieux la compassion. Dans l’imaginaire populaire, la laideur a toujours été associée à la méchanceté, à la folie, à la bêtise. Jérôme Bosch peint des êtres difformes qui peuplent l’enfer. Dans les contes populaires, la sorcière a toujours été dépeinte comme une femme vieille, méchante et « laide » : nez crochu, sourire satanique, dos courbé, menton en galoche. La laideur a souvent été assimilée à ce qui est tordu, courbé, fripé, ridé, balafré, difforme, petit, gros, gras et vieux.

La beauté est-elle universelle ?

Les traits associés à la laideur dessinent en creux les critères de la beauté que l’on assimile souvent à un corps jeune, symétrique, lisse, droit, mince, grand. Reste à savoir si ces canons sont universels. La question oppose deux camps. Pour les historiens comme Georges Vigarello, « rien de plus culturel que la beauté physique» (2). La peinture fournit des preuves évidentes de la relativité des canons de beauté selon les époques. Il suffit de voir comment l’on a peint les Trois Grâces au fil du temps (encadré p. 40) . La littérature fournit aussi un précieux témoignage : Ronsart vante la « divine corpulence » de sa belle ; Alexandre Dumas s’extasie sur les charmes d’une amoureuse « hardie de poitrine et cambrée de hanches » .
Les anthropologues ont de nombreux arguments montrant la relativité des critères selon les sociétés. Les femmes mursi appelées « négresses à plateau » n’ont rien pour charmer le regard des Occidentaux ; les pieds de certaines Chinoises, atrophiés par des bandages, avaient, paraît-il, leur charme au regard des hommes ; les vénus hottentotes arborent des fessiers hypertrophiés très prisés des Bushmen, etc.
Mais au-delà des variations historiques et sociales, n’existerait-il pas tout de même des critères de beauté universels ? C’est ce que pensent beaucoup de psychologues adeptes de l’approche évolutionniste. Leurs arguments ? Depuis une vingtaine d’années, de très nombreuses expériences ont été menées sur les critères de physical attractiveness (3). La méthode la plus courante consiste à proposer à des personnes de comparer deux portraits pour choisir le plus attirant. Il est même possible de modifier les paramètres d’un visage par ordinateur pour voir comment telle ou telle modification opère. Plus ou moins rond, plus ou moins jeune…, à ce jeu, des constantes se dégagent nettement.
Tout d’abord, il apparaît que les traits « néoténiques » d’un visage (petit nez et grand yeux) sont plus attractifs que d’autres, ce qui disqualifie les visages âgés aux traits complexes. On préférera les traits « enfantins ». Les traits de la vieillesse : rides, teint de la peau, tâches sont discrédités. Inversement, la maturité de certains traits peut s’avérer plus attrayante. On préfère en général les visages sans bajoues et aux pommettes saillantes. Une autre caractéristique est la symétrie. Un visage globalement symétrique est jugé plus beau. Enfin, la forme moyenne de l’ovale fait référence en matière de beauté. Un visage « normal » n’est ni rond ni carré.
Tout bien considéré, l’opposition entre universalité et relativité de la beauté n’a rien d’irréductible. Regardons les nus féminins que nous offrent la peinture, la photographie, la mode (4). Ils peuvent présenter des femmes plus ou moins rondes, celles-ci sont jeunes. De même les hommes, de l’éphèbe grec à l’homme mûr de la Renaissance. Leurs proportions harmonieuses affichent bonne santé et vigueur. Ni les freluquets, ni les obèses ne sont jamais pris comme étalons de beauté. Voilà pourquoi les garçons savent d’instinct qu’en rentrant le ventre et gonflant les pectoraux, ils auront plus de chance de plaire.
L’appréciation de la beauté varie bien selon les époques et les cultures. Mais cette variation se fait autour de quelques attracteurs esthétiques. Jamais l’on ne verra des dents mal plantées, des boutons sur le visage, une grimace, des rides, des tâches comme canons de beauté. Il y a peu de chance pour que quelque part dans le monde les gens préfèrent le portrait de l’auteur de ces lignes à celui de George Clooney (si c’est le cas, merci de me communiquer les coordonnées de ce peuple étrange).

Ce qui est beau est bien

La beauté est injuste car très inégalitaire. Mais ce n’est pas tout. S’y ajoute un constat plus cruel encore : le beau possède le privilège supplémentaire d’être associé à ce qui est bon et bien. Le lien entre « beau » et « bien » s’ancre dans le langage, même là où les deux mots sont parfois synonymes. On dit une « belle personne » en parlant de ses qualités morales et « vilain » est synonyme de « méchant », comme s’il suffisait d’être beau pour être paré de toutes les autres qualités. Les enquêtes de psychologie sociale le confirment : la beauté est spontanément liée à l’intelligence, la gentillesse, la santé, la sympathie, etc. En somme, « ce qui est beau est bien » comme le résument Jean-Yves Baudouin et Guy Tiberghien, auteurs d’une étude sur les représentations sociales de la beauté et de ses stéréotypes associés (5).
L’histoire des représentations de la beauté et de la laideur confirme le fait. De tout temps, l’imaginaire de la laideur fut associé au mal (6), en correspondance avec les monstres, le diable, le pervers, le malade ; elle est maléfique et entraîne répulsion et crainte.
On peut alors se demander quel impact la beauté a dans la vie quotidienne. Fondamental (7) ! Ses facteurs pourraient jouer, de façon plus ou moins consciente, non seulement en amour, mais aussi à l’école, sur le marché du travail ou dans la justice.
La sélection beau/laid opère dès l’école. Elle s’initie dès la cour de récréation où les attaques contre les « moches » se révèlent impitoyables. De nombreux enfants souffrent en silence des persécutions faites à ceux qui ont le malheur d’être trop gros, trop petits, de loucher ou d’avoir les dents mal plantées.
Il se peut que les enseignants – à leur corps défendant bien sûr – puissent avoir aussi une préférence pour les beaux. Prenez une pile de copies et faites la corriger par un groupe de professeurs. Relevez les notes puis proposez les mêmes copies à un autre groupe d’enseignants en y adjoignant la photographie des étudiant(e)s. Résultat : les physiques avenants améliorent leur note, les physiques ingrats perdent des points (8). À l’oral, le phénomène est évidemment encore plus marqué. L’apparence joue en faveur des plus beaux sans que les enseignants en aient conscience, bien sûr.

De l’école au travail, la sélection par le beau

Le même protocole peut être appliqué aux entretiens d’embauche. Le sociologue Jean François Amadieu, professeur à l’université de Paris-I, a réalisé des expériences au constat sans appel. Un visage disgracieux sur une photo de candidature est un handicap certain. De même, un CV avec un visage d’obèse a moins de probabilités de décrocher un entretien d’embauche qu’un autre (9). Les Anglo-Saxons ont accumulé bien d’autres travaux sur les discriminations, qu’elles soient liées à la petite taille, l’obésité ou la laideur physique et à leurs impacts sur le déroulement de carrière. Au travail, être grand et beau est un avantage, y compris en matière de salaire.
La beauté joue donc dans la sélection. Ce fait est encore renforcé dans nos sociétés de services où les relations publiques sont plus importantes que dans les sociétés industrielles. Certaines entreprises recrutent en tenant compte explicitement de l’esthétique. C’est le cas pour certaines tâches de représentation : hôtesse d’accueil, de l’air, steward, présentateur de télévision, etc. Mais dans de nombreux autres cas, le critère esthétique opère sans être explicite : un manager qui recrute sa secrétaire, un chef qui recrute dans son service, un salon de coiffure ou un magasin de vêtements – il est toujours mieux pour l’image de marque d’une entreprise que les salariés qui la représentent soient beaux. Même à l’intérieur des équipes, bien qu’il n’y ait pas d’enjeu de représentation, le phénomène joue a priori . Dans les relations sociales ordinaires entre collègues, il a été démontré par des sociologues que les personnes les plus belles attirent plus de sympathie de la part de leurs collègues. On recherche plus volontiers leur compagnie. Inversement, il y a une mise à l’écart des obèses, des laids ou des handicapés. La discrimination par la beauté qui existait déjà à l’école se poursuit au travail.
Elle se retrouve aussi dans la justice. Face aux juges, le « délit de sale gueule » joue un rôle et une mine patibulaire appelle plus de suspicion qu’un visage d’ange.
C’est incontestablement sur le marché de l’amour que la loi de la beauté est la plus implacable. Et la plus cruelle. En dépit de « l’amoureusement correct » qui voudrait que l’on aime une personne d’abord pour sa personnalité, sa générosité, son intelligence, son humour…, la beauté reste le facteur prédominant dans l’attraction entre les êtres.

Les beaux vers les beaux, les laids vers les laids

Une belle gueule a évidemment infiniment plus de chance de pouvoir séduire la femme de ses rêves qu’un laideron. Et tout le monde n’a pas le bagout et l’intelligence de Sartre pour compenser un physique ingrat. De ce point de vue, la sélection par le beau est assez intraitable. Seuls quelques romanciers ont osé aborder sans fard ce tabou. La laideur contraint souvent à ne séduire que les personnes qui sont à sa portée, c’est-à-dire ceux qui vous ressemblent. Dans Le Goût des femmes laides (Gallimard, 2005), l’écrivain Roger Millet met en scène un personnage très laid qui, poussé par le goût de la conquête et du sexe, doit se contenter de ne séduire que des femmes laides. Il devient une sorte de Don Juan des réprouvées. Dans Extension du domaine de la lutte (Nadeau, 1994), Michel Houellebecq relate la misère sexuelle et la frustration d’un homme sans charme.
Sur ce point, le constat des sociologues rejoint celui de la psychologie évolutionniste et le constat courant que chacun peut faire. Les femmes accordent, il est vrai, un peu moins d’importance au physique dans leurs relations amoureuses. Mais, en général, une femme ne tombe amoureuse d’un homme plus laid et vieux que s’il a un statut social supérieur et une position prestigieuse. Il arrive certes parfois que la plus belle et charmante fille du lycée, du quartier, de la fac, s’entiche d’un sale type : laid, stupide et sans attraits apparents. Mais ces exceptions sont rares. Elles sont remarquables justement parce qu’exceptionnelles. De même, certains hommes préfèrent les femmes plus âgées, ou grosses, alors que l’âge et le poids constituent en général un handicap dans la séduction. Le marché de l’amour a ses lois. La beauté offre un précieux « capital de séduction » plus ou moins élevé. Ce capital est un facteur d’inégalités très fortes dans les relations humaines en général et les relations amoureuses en particulier. Injustice supplémentaire : ce capital est en partie héréditaire.
Bref, c’est triste à constater, à l’école, au travail, en amour, en amitié et dans les relations humaines en général, il vaut mieux être beau. Cela compte de façon significative dans le jugement porté sur nous. On comprend dans ces conditions que le maquillage, la musculation, les régimes amaigrissants, les produits « antiâge », antirides, la chirurgie esthétique, le Botox, bref tout ce que l’industrie de la beauté peut proposer, se portent bien. L’importance que l’on accorde aux apparences est tout sauf de la futilité. La beauté est un atout considérable dans les relations humaines.

NOTES :
(1) Umberto Eco (dir.), L’Histoire de la laideur , Flammarion, 2007.
(2) Georges Vigarello, « Années folles, le corps métamorphosé », Sciences Humaines , numéro spécial, n° 4, nov.-déc. 2005. Voir aussi Histoire de la beauté. Le corps et l’art d’embellir de la Renaissance à nos jours , Seuil, 2004.
(3) David M. Buss, The Evolution of Desire , BasicBooks, 1994 ; Michael R. Cunningham et al. , « “Their ideas of beauty are, on the whole, the same as ours” : Consistency and variability in the cross-cultural perception of female physical attractiveness », Journal of Personality & social psychology , vol. LXVIII, n° 2, février 1995.
(4) Umberto Eco (dir.), op. cit.
(5) Jean-Yves Baudouin et Guy Tiberghien, Ce qui est beau… est bien. Psychosociobiologie de la beauté , Presses universitaires de Grenoble, 2004.
(6) Umberto Eco (dir.), op. cit.
(7) Voir Karen Dion, Ellen Berscheid et Elaine Walster, « What is beautiful is good », Journal of Personality & Social Psychology , vol. XXIV, n° 3, décembre 1972, et Alice Eagly et al., « What is beautiful is good, but… : A meta-analytic review of research on the physical attractiveness stereotype », Psychological Bulletin, vol. CX, n° 1, juillet 1991.
(8) David Landy et Harold Sigall, « Beauty is talent: Task evaluation as a function of the performer’s physical attractivness », Journal of Personnality & Social Psychology , vol. XXIX, n° 3, mars 1974.
(9) Jean-François Amadieu, Le Poids des apparences. Beauté, amour et gloire , Odile Jacob, 2002.


dimanche 29 juin 2014

Le chemin de croix


« Nul n’a de plus grand amour que celui-ci :
donner sa vie pour ses amis. »
Jean XV, 13.

L’origine de la dévotion du chemin de croix remonte au quatorzième et quinzième siècles. Les Franciscains, qui recevaient les fidèles, venus en pèlerinage à Jérusalem, pour participer à la passion de Jésus en cheminant sur un parcours allant du tribunal de Pilate au calvaire, prirent alors l’initiative d’étendre cette pratique à ceux qui ne pouvaient se rendre en terre sainte. Ceci étant, il s’agit d’une dévotion essentiellement catholique, celle-ci n’étant apparue qu’après le schisme de 1054. Comme le chemin de croix n’existe pas davantage dans l’Église anglicane, celui de l’Église-Cathédrale Saint Jean l’Évangéliste ne fut installé qu’en 2012, à la demande de Dom Charles-Rafaël Payeur, après les restaurations des murs intérieurs de l’église. Il date de la fin du dix-neuvième et chacune de ses stations est constituée d’une peinture à l’huile, réalisée sur cuivre, sur fond d’or et trame de style gothique. La peinture sur cuivre présente l’avantage d’être moins fragile qu’une toile et de mieux résister aux variations de température. Chaque station est ornée d’un cadre en chêne massif, surmonté d’une croix, comme le prévoit la tradition.


La première station du chemin de croix
de l’Église-Cathédrale Saint Jean l’Évangéliste

Chaque station du chemin de croix symbolise une étape du chemin parcouru par le Christ lors de sa montée au calvaire. Le nombre de stations varia dans le passé, comme les thèmes illustrés. Il fallut attendre la fin du dix-septième siècle pour que leur nombre soit fixé à quatorze, par les papes Clément XII et Benoît XIV qui donnèrent au chemin de croix la forme qu'on lui connaît aujourd’hui. Les « stations » ainsi fixées rappellent des épisodes rapportés par les évangiles, ou des scènes empruntées à une tradition plus large, comme la rencontre avec Véronique, ou les trois chutes du Christ portant sa croix. Certaines scènes sont  donc tirées des évangiles, alors que d’autres appartiennent à la tradition orale.


Les  quatorze stations du chemin de croix
de l’Église-Cathédrale Saint Jean l’Évangéliste

Ceci étant précisé, Dom Charles-Rafaël Payeur nous invite à revisiter chaque station, afin d’y percevoir autant d’étapes constituant un véritable parcours initiatique. Celui-ci favorise un véritable processus de divinisation de l’homme en lui indiquant la voie privilégiée de sa conformation au grand mystère de l’amour. Dans cette perspective, le canon traditionnel rassemble les scènes suivantes, chacune associée à un enjeu psycho-spirituel précis sur le chemin de l’amour :


Ces quatorze stations sont généralement disposées, depuis l’extrémité Est de la nef Nord, jusqu’à l’extrémité Est de la nef Sud, en passant par l’Ouest. Ce circuit, inversé par rapport à la circumambulation habituelle dans une église, montre que le parcours ainsi balisé est étroitement associé à la mort et ne sera pleinement accompli que dans l’expérience de la mort, au sens fort du terme. Dès lors, le chemin de croix se fait habituellement dans le sens inverse des aiguilles d'une montre, bien que cela ne soit pas une règle absolue.

Dans notre Église-Cathédrale, il est intéressant de noter que son point de départ se fait sous le regard de l’Ange, l’un des quatre Vivants. Il nous invite essentiellement à faire en sorte que notre action soit conforme aux engagements de notre foi. Il se termine sous le regard du Lion qui nous invite, pour sa part, à vivre pleinement le sacrifice de soi dans la pratique de la charité.


La pratique du chemin de croix

Avant de préciser des modalités plus techniques dans la pratique du chemin de croix, il importe de rappeler qu’il ne s’agit pas d’un chemin de pénitence douloureux et larmoyant, comme trop de fidèles l’ont malheureusement considéré au cours des siècles. En effet, cette dévotion a trop souvent évolué vers des formes de piétismes fortement empreintes de dolorisme. Le chemin de croix était alors vécu dans un état d’esprit qui pourrait se résumer ainsi : « Offre tes souffrances personnelles à Jésus qui a souffert pour tes péchés. ». Rien n’est pourtant plus contraire à la foi chrétienne qu’une telle vision des mystères de la Passion. En effet, le chemin de croix ne fut pas pour le Christ une simple avancée vers le lieu de son supplice. Chacun de ses pas, chacun de ses gestes et chacune de ses paroles matérialisèrent un aspect du mystère de la divinisation.

Ainsi, le sacrifice de la croix n’a pas d’abord été vécu pour « enlever les péchés du monde », mais pour indiquer le chemin qui conduit l’homme à l’expérience de sa divinisation : « Celui qui veut marcher derrière moi, qu'il se renonce lui-même, qu'il prenne sa croix et qu'il me suive. » (Mt XVI, 24). C’est d’ailleurs dans cette perspective que la croix fut pour le Christ une « heure de gloire ». De même, pour les chrétiens, elle est un chemin qui les prépare à une expérience de participation à la nature divine, ce qu’est le véritable sens du sacrifice de la croix : « …accordez-nous, selon le mystère de cette eau et de ce vin, de prendre part à la divinité de Celui qui a daigné revêtir notre humanité… » (Liturgie catholique traditionnelle, Messe de Saint Pie V). À cet égard, faut-il rappeler l’affirmation sans cesse répétée des Pères de l’Église, affirmation sur laquelle repose fondamentalement le christianisme : « Deus homo factus est ut homo fieret Deus. » (Dieu s’est fait homme pour que l’homme soit fait Dieu).

Dans cette perspective, le chemin de croix, loin de tout dolorisme malsain et déviant, devient un parcours de réflexion et de prière sincères portant sur le mystère de l’amour et de la renaissance. En effet, il est essentiellement au coeur d’une cérémonie qui nous fait revivre les événements de la passion du Christ en nous permettant de réfléchir sur sa signification, tout en méditant sur la manière de concrétiser les différents enjeux qu’elle incarne dans notre vécu quotidien. La pratique du chemin de croix est particulièrement fréquente lors des vendredis du carême, et, plus encore, le vendredi saint. Elle a bien souvent un caractère communautaire, étant accompagnée de divers chants et prières, dont la séquence du Stabat Mater Dolorosa. Cependant, il s’agit d’abord d’une pratique personnelle et privée.

Sur un plan plus technique, le Chapitre Général de la Fraternité Sacerdotale Saint Jean l’Évangéliste propose aux pèlerins, de passage dans son Église-Cathédrale, de parcourir son chemin de croix en méditant sur le mystère correspondant à chacune des stations. En faisant cette déambulation, le corps est associé à la méditation, ce qui est fort important. La voie judéo-chrétienne a d’ailleurs toujours été celle d’un certain nomadisme. En ce qui concerne la durée des méditations, il n'y a pas d’exigences particulières. Il n’est pas davantage nécessaire de réciter des prières spécifiques, bien que Dom Charles-Rafaël Payeur propose un petit rituel, utilisant des prières qui évoquent clairement les enjeux associés aux différentes stations. Il peut évidemment être modifié selon la sensibilité de chacun.

samedi 28 juin 2014

Le photographe Jason Lee photographie ses filles de façon délirante

Publié le 16 oct 2013 par Jason Lee est un photographe de mariage. Depuis la naissance de ses deux filles Kristin et Kayla, il les photographie de manière très créative.
Les photo de famille de Jason Lee
Photo de famille de Jason Lee
Lorsqu’il apprend que sa mère est atteinte d’un cancer, il décide de lancer en 2006 le blog « Kristin and Kayla » pour que la grand-mère puisse avoir des nouvelles de ses petites-filles.
Avec ce blog, Jason Lee raconte au travers de photographies drôles et inventives l’enfance des deux petites filles.
De jolies photographies de famille pleine d’humour pour de beaux souvenirs :
Les photo de famille de Jason Lee
Photo de famille de Jason Lee
Les photo de famille de Jason Lee
Photo de famille de Jason Lee
Les photo de famille de Jason Lee
Photo de famille de Jason Lee
Les photo de famille de Jason Lee
Photo de famille de Jason Lee
Les photo de famille de Jason Lee
Photo de famille de Jason Lee
Les photo de famille de Jason Lee
Photo de famille de Jason Lee
Les photo de famille de Jason Lee
Photo de famille de Jason Lee
Les photo de famille de Jason Lee
Photo de famille de Jason Lee
Les photo de famille de Jason Lee
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Les photo de famille de Jason Lee
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SOIS CE QUE TU ES… C’EST CELA L’AMOUR


Christian Duval

Rédigé par : Christian Duval

par Christian Duval

Notre Ame contient en elles tous les possibles à vivre. Quand on porte l’Attention vers l’un d’entre eux il se révèle comme un don suscitant un rêve. Alors l’Enfant intérieur s’éveille et celui si se réjouit de pouvoir réaliser son idéal. C’est en faisant ce que l’on aime et en aimant ce que l’on fait que l’on ressent l’Onde vibrale de l’Eros originel et qu’on est « Amour ». Joie .Plénitude. Bonheur. Et que cet amour se propage autour de nous en tant que rayonnement bénéfique.
Tant qu’on ne sait pas ce qu’on aime, qu’on a perdu de vue son rêve d’Enfant intérieur il faut chercher en soi celui-ci car tout ce que l’on fait sans amour, par crainte ou obligation ne fait qu’user notre âme (âme-usée) et nous éloigne de notre Etat de Nature qui est Ame-Aour.
Quand on a retrouvé cette mémoire, on peut alors y mettre toute notre Attention afin de faire ce que l’on aime et aimer ce que l’on fait. On appelle cela être animé. On est Inspiré par la Muse intérieure et notre corps tel une Harpe sert d’instrument afin que notre Mélodie d’âme via nos émotions et mots s’exprime à travers cet Instrument accordé aux 7 octaves célestes.
C’est ainsi que Psyché notre Ame ressentant l’Onde orgasmique de l’Eros qui l’anime ouvre ses ailes et s’envole avec ce bien aimé vers l’Autre Monde où réside le Petit peuple Elémentaire. La joie dilate le cœur et les cellules, chasse la tristesse, la mélancolie et l’ennui sources de maladies et nous amène en l’Awen céleste, ce monde magique d’où Merlin et Viviane nous appellent depuis leur demeure céleste sur Véga de la Lyre.
Tant que l’enfant intérieur reste enfermé dans le grenier poussiéreux gardé par l’adulte que nous sommes devenus, manipulé par l’Elfe gris tisseur des pièges de ce monde on ne peut être vivant et se réjouir alors que la vraie vie pulsée par l’Eros est réjouissances et plénitude. Chacun de nous à un rêve à vivre et celui-ci est la clé de sortie de ce monde duel où nous nous sommes aventurés un jour lointain dans le temps…
Wydyr Christian Duval
Source: http://lagazettedewydyr.over-blog.com

Elle prouve grâce à Photoshop qu'il n'y a pas de beauté standard

Par , publié le

Par le biais d'un projet nommé "Before and After", Esther Honig, journaliste américaine, a souhaité examiner comment les standards de beauté varient d'une culture à l'autre. Résultat en images. 

Elle prouve grâce à Photoshop qu'il n'y a pas de beauté standard
Le "Before and After" d'Esther Honig vu par les Américains.
Courtesy of Esther Honig
La beauté n'est qu'une question de perception. Tel est le credo qu'on pourrait retenir de l'opération "Before and After" lancée par la journaliste Esther Honig. Après avoir envoyé à 25 ressortissants de pays différents un portrait d'elle non retouché, la jeune américaine prouve, sans surprise, que la beauté diffère en fonction des cultures.  
"Me faire belle" était la seule indication donnée à ces professionnels ou amateurs de la retouche photo. Résultat: des lèvres et yeux nacrés en Argentine, contre un teint lumineux en Indonésie ou encore des sourcils épais en Ukraine. Les clichés confirment alors que Photoshop ne peut être un outil normalisateur de beauté et, inéluctablement, l'existence d'un idéal esthétique semble bel et bien illusoire.  

En savoir plus sur http://www.lexpress.fr/styles/beaute/elle-prouve-grace-a-photoshop-qu-il-n-y-a-pas-de-beaute-standard_1554812.html?xtor=EPR-5013-%5B20140628-26-beaute-photoshop%5D-20140628#lfoavLXK2VZ8IeCB.99
 

Si les femmes dans l’Art étaient photoshopées… voici à quoi elles ressembleraient



Les femmes dans l'Art photoshoppées L’Antiquité a fait la part belle aux femmes voluptueuses à travers les œuvres d’art des plus grands maîtres. Mais aujourd’hui, les canons de beauté ont changé, et une internaute malicieuse s’est amusée à photoshopper les femmes de célèbres tableaux pour qu’elles répondent aux critères actuels…
De Degas à Gauguin, de Manet à Ingres, tous les grands peintres de l’Histoire ont célébré dans leurs toiles les courbes féminines. Durant l’Antiquité et jusqu’au milieu du 20ème siècle, la rondeur du corps était synonyme d’opulence et donc de beauté. Sur les tableaux de nos musées, les femmes qui s’exposent sont ainsi pulpeuses et affichent sans pudeur un ventre rebondi ou quelques bourrelets aux cuisses.
Des corps qui sont loin de ressembler à nos nouveaux standards de beauté. Regardez autour de vous, dans les magazines, les publicités ou sur les podiums des défilés : la femme jugée « belle » est celle qui rentre dans une taille XS. À quoi ressembleraient la Vénus de Botticelli ou les Trois grâces de Raphaël si elles avaient été peintes au 21ème siècle ? C’est la question que s’est posée la photographe Lauren Wade, qui a utilisé le fameux logiciel de retouches pour mettre les figures célèbres de l’Art à la mode d’aujourd’hui.
« Dans l’Histoire de l’art, les peintres ont souvent trouvé la beauté dans les corps de femmes enveloppées. Mais à quoi ressembleraient-elles à travers le prisme de Photoshop ? » interroge la jeune femme avant d’ajouter, « Il y a peut-être quelque chose qui relève du sacrilège là-dedans, mais on pourrait dire la même chose de notre vision contemporaine de la beauté. »

Regardez ces tableaux ajustés à notre idée de la perfection, qu’en pensez-vous ?
See The Women In Famous Paintings Get The Photoshop Treatment
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